Selon une note d’information rédigée par Audrey Verdier-Chouchane, économiste de recherche en Chef à la Banque Africaine de Développement (BAD), la baisse des prix du pétrole sur quatre pays nord-africains importateurs nets de pétrole (Tunisie, Maroc, Egypte et la Mauritanie) a eu des effets favorables sur ces pays de la même façon que la forte hausse de 2005 a été compliquée à gérer par ces mêmes pays (Bouakez & Vencatachellum, 2007).
Selon un modèle d’estimation d’impact des chocs pétroliers de la BAD en 2007, appliqué à ces quatre économies, les résultats des analyses conduisent à préconiser une très faible répercussion de la baisse des prix du pétrole sur les prix intérieurs et à profiter de cette baisse pour abandonner progressivement les subventions inefficaces des prix de l’énergie qui pèsent sur les finances publiques. Cette conclusion revient à accepter un effet légèrement négatif sur la croissance pour faire des avancées significatives en matière de réformes sur les subventions.
Et d’ajouter que la baisse des prix du pétrole représente une occasion à ne pas manquer. « L’allègement de la balance commerciale et des dépenses publiques constituent également une opportunité pour ces économies d’utiliser les fonds dégagés à des fins de promotion de l’investissement et de la croissance économique », lit-on dans la même note.
Une baisse durable de 50% du prix du pétrole sur l’économie tunisienne a, sur cinq ans, des effets favorables et significatifs sur la croissance du PIB, la consommation, l’investissement, l’inflation, les subventions et la dette extérieure.
Toutefois, sur une année, cette baisse n’a qu’un effet marginal sur tous ces mêmes indicateurs macroéconomiques.
Notons que le Fonds Monétaire International (FMI) estime que ce prix ne dépassera pas soixante-dix dollars américains au cours de l’année 2015 à condition que l’Organisation des Pays Producteurs de Pétrole (OPEP) ne diminue pas sa production pour faire augmenter les prix.