Dans son rapport sur la stabilité du système financier mondial, le Fonds monétaire international ( FMI ) n’a pas écarté le risque que les pays émergents soient à l’origine de la prochaine crise financière à l’échelle mondiale. « Nous estimons qu’il y a jusqu’à 3.000 milliards de dollars de surendettement dans les pays émergents », a indiqué José Vinals, directeur du département marchés monétaires et de capitaux du FMI.
Selon les estimations du FMI relayées par le site Les Echos.fr, la dette privée des entreprises non-financières des pays émergents a grimpé de 4.000 milliards de dollars en 2004, à plus de 18.000 milliards l’an passé. La Chine, la Turquie, le Brésil, le Chili et l’Inde ont été les pays les plus actifs en matière d’endettement.
« La stabilité financière s’est améliorée dans les pays avancés, mais les vulnérabilités des pays émergents restent élevées », note le FMI qui précise que plusieurs de ces derniers se heurtent à « d’importants déséquilibres intérieurs ».
Les pays émergents ont « misé sur la création rapide de crédit pour échapper aux pires retombées de la crise mondiale. Cette dynamique d’emprunt a abouti à une nette intensification du levier financier dans le secteur privé de beaucoup de pays, qui est allée de pair avec une augmentation des engagements en devises », souligne le rapport du FMI, qui avertit que « ces pays sont d’autant plus sensibles à un durcissement des conditions financières mondiales ».