Une fierté pour la Tunisie, et pour les Tunisiens, qu’un tel prix soit décerné à la Tunisie, et plus précisément au Quartet du dialogue national auquel a été reconnu le mérite, entre 2013-2014, d’avoir sorti le pays d’une crise politique profonde en initiant un dialogue national entre tous les partis politiques pour la mise en place d’un gouvernement « indépendant », entré en fonctions le 25 octobre 2013.
Parmi les premières réactions, celles du membre du comité exécutif du mouvement Nidaa Tounes, Mondher Bel Hadj Ali. Pour lui, il s’agit d’une nouvelle très agréable et une belle démonstration d’une officialisation internationale du rôle qu’a joué la société civile.
Il déclare : “ Les Tunisiens se sont attelé à chercher une formule tunisienne, une formule spécifique qui est le produit de leur génie, c’est-à-dire un produit tunisien, en l’occurrence le mouvement de la réforme. Quoique celui-ci remonte à plusieurs siècles, quand on parle du mouvement de la réforme dans le monde arabe, on se réfère à trois endroits, “Echem”, l’Egypte, la Tunisie. Cela dit, il n’est pas le fruit du hasard que ces trois pays aient contribué à la modernisation de leur pays: par exemple au Chem, nous avons Boutros Boustani, pour l’Egypte, c’est Jameleddine El Afghani, le père fondateur du modernisme islamique et en Tunisie, nous avons Kheireddine Pacha, un réformateur qui n’a cessé de réformer et moderniser la Tunisie, qui était en conflit constant avec le Bey. Ce sont ces personnalités là qui ont traversé l’Histoire, et qui ont eu un impact pour les générations futures. Ce n’est que dans ces trois pays que les réformes ont été lancées.”.
Et de poursuivre : “Pour le cas de la Tunisie, et après le 14 janvier, c’est une autre page qui se tourne. Aujourd’hui, c’est une 2ème vague, que nous avons eue via le dialogue national qui a pu déloger le gouvernement Ali Laâreyedh par la rue. La foi en l’Etat tunisien a fait en sorte que nous avons eu ce processus de transition démocratique, à savoir le consensus puis des élections démocratiques, d’où l’enjeu qu’a réalisé le Quartet. »
Et d’ajouter : “ Il est clair maintenant que la relation avec l’UGTT doit être rectifiée dans une perspective historique. Cela veut dire également que l’UGTT est la composante de la société civile, mais aussi une partie prenante de l’indépendance et de l’Etat tunisien. L’UGTT doit assumer sa responsabilité. Elle doit être pour un gouvernement de réforme, son rôle historique la prédispose, son statut actuel aussi. Ce que je dirais également, pour certains qui ne le savent pas encore, c’est Nidaa Tounes qui a réalisé le rapprochement entre l’UGTT et l’UTICA, nous y avons participé, tout le monde s’est étonné que syndicat et patronat marchent main dans la main”.