La Tunisie célèbre, le 15 octobre de chaque année, l’anniversaire de l’évacuation de Bizerte, une date qui a marqué l’Histoire de la Tunisie ( 15 octobre 1963) lorsque le dernier soldat français a quitté le territoire tunisien.
Tout a commencé quand la crise de Bizerte a éclaté en 1961, mais ses origines remontent à 1956. Après l’indépendance de la Tunisie, en 1956, la présence de la base navale française à Bizerte était un sujet épineux. A cette époque, le président Bourguiba s’était vu obligé de régler cette question au plus vite. Au printemps 1961, il demanda au président Charles de Gaulle le retrait de l’armée française dans un délai “d’une année”, ce qui a tendu les relations entre les deux pays, en particulier quand la Tunisie accorda son soutien aux rebelles algériens.
Quelques mois plus tard, le 17 juillet de la même année, le parti Néo-Destour, fondé par Habib Bourguiba, avait établi un blocus de la base. Deux jours après, la France réagit, parachutant sur Bizerte 700 soldats. De violents combats s’ensuivirent entre les deux camps.
La Tunisie avait pris alors la décision de suspendre ses relations diplomatiques avec la France et saisi le Conseil de sécurité des Nations unies de la crise.
Le 22 juillet, après une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU sur la question, des négociations avaient eu lieu pour un cessez-le-feu, durant lesquelles le secrétaire d’Etat américain, Dean Rusk, avait joué un rôle important.
Toujours est-il que le bilan fut lourd: 1300 morts du côté tunisien et 24 morts du côté français. Quelques semaines plus tard, la France quittait finalement Bizerte, le 15 octobre 1963, qui est devenu jour de fête nationale en Tunisie, et ce, après d’âpres négociations. Sur le plan militaire, ce fut un échec, mais sur le plan diplomatique, c’était sans conteste une victoire pour la Tunisie.
Et voilà qu’en ce jour historique, une grande majorité de Bizertins avaient envahi le port, entonnant l’hymne national et en scandant “Yahya Bourguiba!” (Vive Bourguiba), et c’est Bahi Ladgham, nommé Premier ministre en 1969, qui avait hissé le drapeau national sur la base militaire et annoncé au téléphone à Bourguiba: “Mission accomplie!”