Malgré l’obtention du Prix FAO 2015 (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) pour la lutte contre la pauvreté en juin dernier pour ses efforts dans l’éradication de la pauvreté et la réduction des inégalités sociales, la Tunisie a encore du chemin à faire. D’ailleurs, le ministre des Affaires sociales vient de déclarer récemment que 25% de la population tunisienne sont indigentes et analphabètes et que le pays compte 870.000 familles nécessiteuses, chiffre alarmant comme ceux avancés par l’Institut national des Statistiques (INS) de 2010 qui révèlent que 15,5% des Tunisiens vivent sous le seuil de pauvreté et que 4,6% des Tunisiens vivent sous le seuil de la pauvreté extrême.
Les chiffres parlent d’eux mêmes et indiquent un grand décalage. Tous ces chiffres viennent d’être accentués par une étude préparée par le Centre des études économiques et sociales de l’Université de Tunis indiquant que le taux de pauvreté, pendant les quatre dernières années, a connu une augmentation de 30%.
La pauvreté a plusieurs définitions et même les organisations internationales ne sont pas unanimes sur sa définition. Si on se réfère à la définition faite par le PNUD «une personne vit dans la pauvreté extrême si elle ne dispose pas des revenus nécessaires pour satisfaire ses besoins alimentaires essentiels – habituellement définis sur la base de besoins caloriques minimaux […]. Une personne vit dans la pauvreté en général si elle ne dispose pas des revenus suffisants pour satisfaire ses besoins essentiels non alimentaires – tels l’habillement, l’énergie et le logement » et qui parle aussi d’ «extrême pauvreté», la «pauvreté générale» et la «pauvreté humaine». Quant à la Banque mondiale, elle se réfère à plusieurs indicateurs à l’instar de la santé, l’éducation et la vulnérabilité. Ainsi il n’existe pas une définition globale pour le terme en question.
Sur un autre volet, un rapport intitulé « A égalité, il est temps de mettre fin aux inégalités extrêmes «, avance que l’investissement public dans les régions de l’intérieur n’atteint toujours pas les niveaux permettant l’accès des populations à des services publics de qualité comparables à ceux des régions côtières. Ainsi ce rapport vient mettre le doigt sur le manque d’investissement public et privé dans les régions défavorisées, qui est selon le même rapport publié en 2014, l’une des causes principales de la pauvreté et des inégalités sociales.