Pour Ons Ben Abdelkarim, présidente de l’association Al Bawsala, l’idée proposée par l’assesseur en charge des relations avec le citoyen et la société civile au bureau de l’Assemblée des représentant du peuple ( ARP ), qui consiste à interdire l’accès aux commissions de l’ARP et ne garder l’accès uniquement que pour les plénières, constitue une violation nette et flagrante du principe de la transparence.
Dans une déclaration accordée à leconomistemaghrebin.com, la présidente de l’association a qualifié cette proposition de « mesures restrictives ». « C’est tout simplement scandaleux, on a l’impression qu’on en est au point de devoir négocier si la société civile a le droit ou pas d’assister aux réunions de commissions. Plusieurs organisations ont déposé des demandes pour y assister, mais les demandes sont restées lettre morte », s’insurge-t-elle.
Notre interlocutrice a fait savoir que les représentants de plusieurs associations de la société civile se sont réunis hier, 21 octobre, et la prise de position était unanime : la transparence est un principe qui ne doit pas être violé et une conférence de presse se tiendra lundi prochain pour donner plus de détails sur la question. « L’accès à l’Assemblée et le principe de la transparence sont non-négociables et si jamais il existe une velléité de la part de l’Assemblée d’interdire quoi que ce soit et/ou d’en limiter l’accès, la société civile s’y opposera fermement et unanimement pour dire haut et fort « Non »! Nous allons continuer de faire notre travail parce que c’est notre devoir envers les citoyens!», tonne-t-elle.
Répondant à notre question de savoir s’il y a une différence entre l’accès à l’Assemblée durant la période de l’ANC et la période de l’ARP, la jeune présidente a indiqué que: « Au début avec l’Assemblée nationale constituante nous avons galéré pour accéder aux travaux des commissions et nous avons fini par nous imposer et sans cela la Constitution actuelle n’aurait pas ressemblé à ce qu’elle est aujourd’hui ». Et de continuer : « Pour nous le combat de la transparence est censé être gagné depuis belle lurette ».
D’après Ons Ben Abdelkarim, le prétexte invoqué par l’ARP, pour justifier cette interdiction, est que l’Assemblée n’a pas les structures nécessaires pour accueillir tous les activistes de la société civile. « Le problème de l’espace est un problème que l’ARP doit résoudre, surtout que le décret relatif au libre exercice des associations dans son article 6 interdit aux établissements publics d’entraver le déroulement des activités de la société civile d’une manière directe ou indirecte », conclut-elle.