Peut-on parler de la fin de la récréation au parti Nidaa Tounes cette semaine après la nouvelle nomination du président du bloc parlementaire, à l’issue des élections ? Et puis, face à un conflit qui a opposé deux pôles entre le secrétaire général Mohsen Marzouk et le vice-président du parti Hafedh Caïed Essebsi junior, qui n’a que trop duré!
Les défis sont considérables pour le salut du parti : on parle de l’égalité, de trouver un consensus autour d’une feuille de route et de préserver l’identité qui est basée sur la diversité d’horizons, tels sont les enjeux auxquels le parti est appelé à faire face. Entre l’appel à l’unité et l’appel à la division, on ne sait plus sur quel pied danser pour la majeure partie des nidéistes.
Difficile à 12 mois de la tenue des élections municipales, prévues le 30 octobre 2016, de savoir si le parti sera prêt ou pas. Et ceci revient à dire que tout se jouera sur les décisions à prendre qui seraient nécessairement influencées par les comportements de quelques dirigeants. Mais le risque est grand, d’où l’intérêt de penser au consensus. Les structures, les bases, les militants aux différents niveaux doivent réussir à s’unir autour d’un consensus pour pouvoir organiser le premier congrès de Nidaa Tounes.
Quand on parle du congrès, on se pose plusieurs questions : qui sont les congressistes ? Est-ce qu’il va y avoir un système de quotas ? Y aura-t-il des désignations ou encore des élections locales, régionales, entre autres … N’y aura-t-il donc pas une mainmise sur ces structures? Quel rôle jouent les électeurs?
Voilà ce qu’en partie attendent les membres du parti: l’égalité, le consensus autour d’une feuille de route, la tenue du congrès, la préservation de l’identité du parti, car ils estiment qu’il y a péril en la demeure : certains pensent qu’on essaie de dénaturer l’identité nidéiste. D’autres parlent de revenir à l’identité destourienne parmi d’autres mouvances, alors que le parti n’est pas une reproduction de la mouvance destourienne, mais une synthèse du tout.
Quelle est donc la nouvelle identité de Nidaa Tounes ? Ce sont ces mouvements réformistes, syndicalistes, la société civile, et toutes les générations de la pensée réformiste y compris les générations du 14 janvier… Mais en définitive, une pléthore de mouvements, sont-ils soudés et unis ? C’est la question que l’on se pose.
Entre-temps, le mouvement Ennahdha, pour sa part, observe ce qui se passe à Nidaa Tounes et peut-être bien qu’il tire profit de la crise interne, mais ce qui l’intéresse avant tout, ce sont les élections municipales prévues pour octobre 2016. Quoique cela n’empêche pas de dire que d’une certaine manière, la cohabitation avec Nidaa Tounes a permis au mouvement Ennahdha de retrouver un certain équilibre.