La chute des prix du pétrole atteint progressivement aussi bien les économies rentières que les groupes pétroliers. Après le Venezuela, l’Algérie, la Russie, le Nigeria, la Libye, l’Irak, les monarchies du Golfe, à l’instar de l’Arabie Saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis, ressentent à leur tour les effets de la chute des cours mondiaux du brut et envisagent des restrictions budgétaires et une baisse des subventions.
Ainsi, explique notre confrère algérois Al Watan, l’Arabie Saoudite étudie un relèvement des prix des produits pétroliers sur le marché local. L’annonce a été faite par le ministre du Pétrole dont le gouvernement est confronté à un déficit budgétaire record dû à la chute des cours du brut. En 2013, une étude américaine a démontré que le royaume saoudien avait les plus importantes subventions du carburant au monde, avec un record de quelque 25 milliards de dollars en 2012.
Rappelons que les prix du carburant à la pompe en Arabie Saoudite sont les moins élevés dans la région du Golfe et parmi les plus bas dans le monde. L’électricité et l’eau sont également fortement subventionnées. Dans ce contexte, un responsable de la Banque mondiale avait indiqué l’an dernier que les monarchies pétrolières du Golfe dépensaient plus de 160 milliards de dollars en subventions des prix du carburant. Le Fonds monétaire international ( FMI ) a prévu pour l’Arabie Saoudite un déficit budgétaire représentant 19,5% de son PIB, soit quelque 130 milliards de dollars cette année.
Pour sa part, les Emirats Arabes Unis ont supprimé en juillet les subventions sur les prix du carburant, une mesure qui devrait faire épargner au Trésor public des milliards de dollars. L’émir du Koweït s’est inquiété pour sa part de l’énorme déficit lié à la chute des recettes pétrolières et appelé le gouvernement et le Parlement à procéder rapidement à des réformes économiques pour pallier la baisse de 60% des recettes pétrolières de l’Emirat, en raison de l’effondrement des cours du brut.
Toujours selon Al Watan, le FMI recommande, notamment, à l’Algérie et aux pays du Golfe, de réduire le poids de leur secteur public et diversifier leurs sources de revenus du fait de «la contraction de l’espace budgétaire». La plupart des pays exportateurs de pétrole de la région Moanap «auront épuisé leurs amortisseurs financiers avant cinq ans et les besoins de financement vont atteindre 1000 milliards de dollars en cinq ans», relève le rapport du FMI.