« En Tunisie, le taux d’analphabétisme a atteint 19% », a déclaré, Mohamed Ben Gharbia, chef du cabinet du ministre des Affaires sociales, hier, 30 octobre lors d’une conférence de presse tout en considérant que c’est un taux assez élevé par rapport à d’autres pays.
En réaction à ce pourcentage, le sociologue Abdessatar Sahbani « pense que le taux de l’analphabétisme concerne le 1/3 de la population. Il suffit de voir ceux qui ont abandonné l’école primaire tôt et sont aussi considérés comme étant analphabètes étant donné que parmi eux plusieurs personnes ne savent pas écrire ou tenir une plume », explique-t-il.
Il a rappelé dans le même contexte l’importance de préserver le capital humain étant donné que le pays ne dispose pas de produits stratégiques capables de créer la richesse selon ses dires. « Ça fait un bon moment que le système éducatif tunisien passe par une crise profonde avec un taux élevé des cas de déscolarisation en Tunisie. D’ailleurs en 2013, la Tunisie compte 100 mille élève déscolarisés » regrette-t-il.
À notre question si l’Etat fait assez d’efforts pour lutter contre l’analphabétisme, notre interlocuteur a indiqué : « non, pas du tout, je pense qu’il existe un désengagement de la part de l’Etat ».
Expliquant les raisons qui favorisent l’analphabétisme en Tunisie, Abdessatar Sahbani a pointé du doit la pauvreté, la précarité et les problèmes sécuritaires : « si l’école se trouve à une douzaine de kilomètre, la sécurité n’est pas toujours garantie » indique-t-il.