La tension est monté d’un cran à Nidaa Tounes depuis dimanche, après la scène de violence devant un hôtel à Hammamet, où devait se tenir la réunion du bureau exécutif du parti Nidaa Tounes. Entre portes défoncées, réception envahie, fenêtres brisées, insultes, des « dégage » par ci par là, des jets de pierres, des violences physiques, la situation s’envenime de plus en plus. Mais la question que l’on se pose: A quand la fin de la crise interne du parti?
Les Tunisiens n’y croient plus vraiment, avec tout ce qui se passe.
Suite à ces événements, trente députés étaient présents, lors d’un point de presse à l’ARP, durant lequel, ils ont dressé un bilan de la crise.
Rencontré à cette occasion, le député de Nidaa Tounes, Abderraouf Cherif a déclaré: “Il ne faut pas que les Tunisiens soient déçus. Au contraire, ils doivent être rassurés pour plusieurs raisons, parmi lesquelles cette réaction des députés qui signifie qu’on ne peut plus continuer ainsi. Ce qui se passe en ce moment c’est un un parti qui est touché, celui de Nidaa Tounes, mais aussi le corps du groupe parlementaire. C’est pour cela qu’il faut attirer l’attention de toutes les composantes de ce parti et leur dire: “ Attention, il y a quelque chose qui nous fait mal, il faut essayer de régler le problème”.
Et de poursuivre: “Je le redis une fois de plus, je n’ai jamais été l’agent de personne. Mon seul intérêt est de défendre la Tunisie et nous travaillons pour le pays. La responsabilité exige de nous de soutenir le gouvernement Essid. Personnellement, mon principe est de dire :“ Attention, il ne faut pas réagir quand il y a urgence, parce que quand il y a urgence, il est trop tard, comme le disait Talleyrand. Il est clair que sur le plan sécuritaire, les choses s’améliorent nettement, mais l’attente des Tunisiens en ce concerne l’emploi et le chômage est très forte. Pour nous, ce qui est essentiel, c’est de travailler sincèrement pour le pays, avec honnêteté et sérieux”.
De son côté, Khawla Ben Aicha, députée de Nidaa Tounes, France Nord a indiqué: “Nous suspendons notre appartenance au parti jusqu’à la tenue de la prochaine réunion du bureau exécutif, avant le 12 novembre, mais nous continuons à travailler et les travaux continuent au sein de l’Assemblée. Nous sommes des gens responsables, nous avons adhéré à un projet démocrate progressiste qui travaille dans la transparence. Je pense qu’aujourd’hui, nous sommes arrivés à un point de rupture, car nous sentons que le projet pour lequel nous luttons est en train de dévier de son chemin initial”.
Interrogé sur l’invitation du Président de la République, Béji Caïd Essebsi, à tenir une réunion, elle a répondu: “Tous les élus ont été convoqués à une réunion à la Présidence de la République, nous n’avons pas répondu, pour la simple raison que nous avons voulu préserver les institutions de la République. En revanche, ce que nous avons demandé, c’est l’ouverture d’une enquête, la dénonciation des actes de violence à notre encontre”.
“On condamne fermement les violences, et on insiste sur la légitimité du parti. Nous avons demandé via un communiqué une réunion avant la tenue de la séance plénière au Parlement, pour statuer sur ce qui se passe maintenant et avancer sur les travaux du prochain congrès”, c’est ce qu’ a précisé Myriam Boujbel, députée de Nidaa. Elle souligne: “En tant que parlementaire, tout continue normalement, nous sommes les premiers qui tendent la main vers une solution.”
Et d’ajouter: “Toutefois, il y a eu un amalgame auprès de l’opinion publique, sur une éventuelle division du groupe parlementaire. Je dirais que dans ce cas on soutiendra toujours le gouvernement Essid. En effet, nous sommes conscients que la Tunisie traverse une période charnière et je comprends parfaitement que les Tunisiens soient déçus, parce que les soucis des Tunisiens sont ailleurs, ils sont économiques, sécuritaires, sociaux. En effet, on devrait parler de réformes, être plus proches de nos électeurs. Mais voilà qu’on doit également gérer nos problèmes au niveau du parti, et j’espère que cela se résoudra très vite et qu’on sera unis, parce que Nidaa Tounes, c’est notre parti à tous”.
Et elle conclut : “Vous savez, le groupe parlementaire de Nidaa Tounes, ça fait un an qu’on est ensemble, des liens d’amitié se sont créés. J’espère aussi que les responsables et les sages du parti sauront nous réunir, nous avons un devoir de responsabilité éthique, ainsi qu’une responsabilité politique. Il nous revient de donner l’exemple. Il ne faut pas oublier que la démocratie est un mot qu’on a découvert après le 14 janvier 2011, et qui ne devrait pas rester lettre morte. Quand on parle de démocratie, on parle du respect, de la légitimité des institutions. En conclusion, j’ajouterais que nous devons tous assumer notre responsabilité, parce qu’être responsable, c’est reconnaître ses erreurs”.