Tahar Refaï, retraité du ministère de l’Intérieur, ancien directeur général en charge des relations extérieures et de la coopération internationale, de formation juridique, président de plusieurs délégations et commissions en relation avec la sécurité et entre autres la lutte contre le terrorisme, donne son point de vue sur la terrible tragédie d’hier au coeur de l’avenue Mohamed V.
Selon lui, « la Tunisie a souffert hier d’un acte odieux, abject, un acte terroriste par excellence qui a visé des vies innocentes. Un tel acte était certainement attendu, les services de renseignement ont toujours relevé que les menaces sont réelles, ils ont même précisé que de tels actes pouvaient avoir lieu à Tunis même. Cet acte à mon avis doit être une occasion pour susciter une union nationale entre les institutions de l’Etat, le gouvernement, le Parlement, l’autorité judiciaire, mais également avec les partis politiques, la société civile, et le citoyen qui a certainement un rôle majeur à jouer pour appuyer les efforts des autorités publiques à prévenir les actes terroristes et à lutter contre ce terrorisme qui ne peut se justifier d’aucune manière ».
Et de poursuivre: « Les mesures de sécurité ont certainement été prises, également par le passé. Je pense qu’il était nécessaire de décréter l’état d’urgence qui, il faut le rappeler, est une technique sécuritaire. Elle permet aux services sécuritaires de mieux contrôler le mouvement des personnes et des véhicules, de procéder à des recherches, des investigations, et des perquisitions. Je pense que cette mesure tout en étant technique est importante sur le plan politique, mais aussi pour montrer toute la volonté de l’appareil de l’Etat de lutter contre ce fléau ».
Et de continuer: « Le phénomène du terrorisme est plus que jamais un phénomène international, il y a eu des actes similaires perpétrés dans plusieurs pays à travers le monde, le vendredi 13 novembre en France, et en Belgique également ».
Et de conclure: « Je pense que l’alerte est au maximum et la vigilance est à son paroxysme impliquant toutes les structures de la sécurité intérieure ».