Dans sa Note économique, la BAD a souligné combien les femmes désireuses de devenir chefs d’entreprise font face à une multitude de difficultés dans la région de l’Afrique du Nord.
Il s’agit notamment du double fardeau des femmes, des obstacles juridiques et culturels, du manque d’accès à la formation et à l’aide aux entreprises, de l’accès limité à la propriété et au crédit, de l’absence de réseaux sociaux efficaces, et des problèmes d’infrastructure économique.
L’analyse de la BAD souligne en particulier sept défis clés. Si en Afrique du Nord aucune loi n’interdit directement aux femmes l’accès à la propriété d’entreprise et la propriété égale des biens acquis durant le mariage, de nombreuses règles juridiques émanant de la tradition ou des codes civils et religieux restreignent l’accumulation de biens et l’activité économique et financière de la femme.
Par ailleurs, les normes et les perceptions sociales et culturelles traditionnelles renforcent les contraintes sur l’emploi et l’entrepreneuriat féminins. L’éducation est aussi un facteur clé dans la recherche d’un emploi et l’engagement dans l’entrepreneuriat.
Les pays d’Afrique du Nord, note la BAD, ont obtenu quelques succès dans ce domaine, mais jusqu’à présent le niveau d’instruction a plus amené les femmes à chercher un emploi à temps partiel ou à temps plein qu’à s’engager dans un travail indépendant ou dans la création d’entreprises. Les faiblesses de la gouvernance ont généralement un effet négatif sur l’entrepreneuriat, beaucoup plus dans le cas des PME que des grandes entreprises.
Cet effet est plus prononcé lorsque le principal propriétaire est une femme
Par ailleurs, les politiques et les réglementations gouvernementales qui favorisent la flexibilité du marché et l’environnement du travail sont importantes pour la participation des femmes. Les femmes entrepreneurs d’Afrique du Nord rencontrent beaucoup de difficultés quant à l’accès aux ressources financières et aux réseaux d’entreprises, en particulier s’agissant de la création de PME. Pour finir, Le rôle des femmes en tant que principales dispensatrices de soins familiaux est un obstacle majeur à leur participation au marché en tant que travailleuses et employeuses. C’est le cas en Afrique du Nord comme dans d’autres pays en développement. Le soutien à la maternité et la fourniture de services de soins aux enfants, notamment par les services publics, contribueraient à alléger ce fardeau.
La BAD souligne l’importance de créer un écosystème favorable aux PME appartenant à des femmes, qui s’appuierait sur les deux piliers : la bonne gouvernance et l’infrastructure, qui sont essentielles pour la croissance économique, mais ont aussi des effets particulièrement positifs sur l’entrepreneuriat féminin et l’établissement de systèmes dynamiques de communication et de coordination entre les différentes organisations gouvernementales, non gouvernementales et internationales afin de créer une synergie entre les trois pour assurer la cohérence dans leurs politiques et programmes.