Le rapport de l’ONU daté du 19 novembre consacré à la menace terroriste en Libye confirme que l’Etat islamique « est surtout présent dans son bastion de Syrte, mais il pourrait tenter de nouer des alliances locales pour étendre son emprise territoriale ». En 2014, le groupe a même annoncé qu’il subdivisait la Libye en trois provinces : la wilaya tripolitaine (avec Tripoli et Syrte), la wilaya Barqa (avec Derna et Benghazi) et la wilaya du Fezzan (le Sud).
Selon des sources au sein des services de renseignements français et relayées par notre confrère Jeune Afrique, la répartition du territoire libyen est une hypothèse plus qu’une réalité. « La menace n’est pas avérée », admet un officier proche du dossier. « A notre connaissance, renchérit un de ses homologues sahéliens, Daech est descendu jusqu’à Waddan, pas plus bas. Nous n’avons aucune preuve de sa présence à Sebha, ni même de son intérêt présent pour le Sud libyen ».
Pour étendre son emprise, l’EI devra passer des alliances locales. Le contexte s’y prête dans le Sud : depuis plusieurs mois, des hommes y affluent en provenance du Tchad, du Niger, du Mali et du Soudan en quête de milices qui voudraient bien d’eux. Certaines d’entre elles, désireuses de nouer des liens pour renforcer leurs positions (et notamment s’adjuger le contrôle des champs pétroliers, une des cibles de Daech) pourraient être tentées de s’allier à cette organisation, même si elles ne partagent pas son idéologie. Cependant, selon l’ONU, l’EI se heurte pour l’heure à « une forte résistance de la population ».