L’Index global de militarisation ( IGM ), rapporte notre confrère Algérie-Focus, est un outil mis au point par le Bonn International Center for Conversion ( BICC ). Cet organisme, soutenu financièrement par le Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement, est chargé notamment du suivi de l’évolution des capacités militaires dans différentes régions du monde, et ce, à travers la publication d’un index annuel.
Selon ce document, l’Algérie se hisse au 14e rang mondial manquant, ainsi, de peu le carré très fermé des dix pays connaissant une progression fulgurante du phénomène de militarisation. Les raisons de cette militarisation accrue sont une situation régionale et internationale instable nourrissant des appréhensions de responsables qui dépensent de plus en plus d’argent pour le financement de leurs armées.
Cependant, le rapport indique que si ce phénomène continue sa progression dans les régions du monde connaissant une réalité économique difficile, issue d’une baisse substantielle des cours du pétrole, cela pourrait avoir un influence négative sur le rendement économique de ces pays. En allouant des budgets considérables au secteur de la défense, les gouvernements priveront d’autres secteurs économiques de la relance qui aurait pu être réalisée en adoptant une politique budgétaire équilibrée.
Les résultats de ce rapport interrogent sur l’efficacité et le bon sens d’une politique qui alloue des budgets faramineux au secteur militaire au détriment des autres secteurs névralgiques et cela quelle que soit son importance. C’est l’explosion sociale qui constitue aujourd’hui un risque majeur sur la sécurité nationale. Un risque renforcé par l’avenir économique morose qui s’annonce et qui risque d’être un facteur de déstabilisation pour l’Algérien. La progression du phénomène de militarisation en Algérie ne signifie donc nullement que sa sécurité est davantage protégée. L’Union soviétique constituait à l’époque une puissance militaire majeure qui s’est vite heurtée à ces contradictions, surtout dans le domaine économique. La faillite de cette hyper-puissance et sa décadence en termes de perspectives économiques a conduit à son effondrement. L’Algérie doit tirer les leçons de cette amère expérience.