Près de 9 millions de médicaments contrefaits ont été saisis par Interpol, en Asie. L’opération, baptisée Storm VI, dont les détails ont été révélés le 21 décembre 2015, a permis de mettre la main sur un vaste réseau de contrefaçon de médicaments, dont la valeur est estimée à environ 7 millions de dollars.
Pas moins de 87 personnes et 500 pharmacies ainsi qu’une centaine de sites de vente en ligne de médicaments sont impliqués dans ce vaste commerce illicite, qui s’étend à 13 pays asiatiques : Afghanistan, Indonésie, Laos, Malaisie, Birmanie, Pakistan, Cambodge, Chine, Inde, Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam.
L’opération a permis la saisie d’un large panel de médicaments : antibiotiques, médicaments contre l’hypertension et même des pilules pour maigrir, pour une valeur totale de 7 millions de dollars américains.
« L’opération Storm VI a démontré la sophistication et la détermination des groupes criminels engagés dans la criminalité pharmaceutique, mettant en danger la santé publique et la sécurité de la population», a déclaré Aline Plançon, chef de l’Unité Contrefaçon de produits médicaux et criminalité pharmaceutique (MPCPC) d’Interpol.
En effet, ce commerce illicite de plus en plus florissant, de par le monde, n’épargne personne. Même les pays industrialisés, qui disposent suffisamment de moyens de contrôle, sont parfois victimes de l’ingéniosité des trafiquants, mise au service de la criminalité pharmaceutique.
Ainsi une étude, publiée en 2012 par The Lancet, montrait que la détection de faux médicaments devenait de plus en plus difficile. Une des techniques des trafiquants est d’ajouter des ingrédients actifs qui satisfont au contrôle de qualité , mais qui n’apportent aucun effet bénéfique au patient.
L’enjeu de la lutte contre la contrefaçon de médicaments est de taille, compte tenu du fait que ce type de trafic est responsable de la mort de 800 000 personnes par an. L’Afrique est le continent le plus touché par la contrebande de médicaments qui provoque plus de morts que le virus Ebola.