A y voir de près, les Maghrébins ont réussi, à divers moments de l’histoire, à rendre la paix à de nombreux peuples et à désamorcer bien des crises qui auraient pu dégénérer. Rappel.
Les combats ont certes repris de plus belle, disent de nombreux observateurs, sur le terrain, au Yémen, depuis la fin, le 20 décembre 2015, du round de la négociation entreprise en Suisse, sous les auspices de l’Organisation des Nations unies. Et ce round n’a abouti, en fait, que sur une promesse d’une nouvelle rencontre, le 14 janvier 2016, entre les belligérants.
Mais le simple fait que la rencontre entre les Loyalistes et les représentants de la Résistance face aux miliciens des Houthistes et de ceux de l’ancien président Abdallah Salah ait pu avoir lieu tient de l’exploit. Que l’on doit à un homme qui a constamment usé de tonnes de patience pour arrêter une guerre fratricide : le Mauritanien Ismael Oueld Cheikh Ahmed, l’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen.
Quelques jours auparavant –le 17 décembre 2015-, c’est un autre Maghrébin qui a réussi, avec le concours de toute l’équipe qui l’entoure et sous la conduite du Roi Mohamed VI, à favoriser la signature, à Skhirat, dans la banlieue de Rabat, un accord entre les frères ennemis libyens : le ministre des Affaires étrangères marocain, Slaheddine Mezouar.
Un succès dû également à l’acharnement de deux autres hommes qu’il ne faut pas oublier : Ramtane Lamamra, le ministre algérien des Affaires étrangères et son homologue tunisien, Taïeb Baccouche. Alger et Tunis ont accueilli, au même titre que le Maroc, une partie des négociations inter-libyennes. Taïeb Baccouche était du reste présent à la cérémonie de signature de l’accord de paix de Skhirat.
Ceux qui ne sont plus aujourd’hui très jeunes se souviennent sans doute du rôle joué à d’autres occasions par des dirigeants maghrébins. A commencer par celui central, en décembre 1975, de l’actuel Président algérien Abdelaziz Bouteflika, dans un épisode de la lutte antiterroriste.
« Sagesse, finesse politique et patriotisme »
Abdelaziz Bouteflika, qui était alors ministre des Affaires étrangères de son pays, est arrivé à assurer une fin heureuse à un détournement d’avion conduit par le terroriste Ilich Ramirez Sanchez dit « Carlos ».
Il le convainc à se rendre aux autorités algériennes et à libérer pas moins de trente otages dont des ministres de l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) qui avaient fait escale à Alger, Tripoli et Tunis. Une opération saluée par toutes les diplomaties du monde.
Un autre Maghrébin s’est distingué sur le même terrain : Behi Ladgham. L’ancien Premier ministre tunisien et compagnon de lutte du Président Bourguiba a réconcilié Palestiniens et Jordaniens qui se sont fait la guerre en septembre 1970, lors des célèbres événements du « Septembre noir ».
Il fera signer, en tant que médiateur désigné par la Ligue des Etats arabes, aux Palestiniens et aux Jordaniens – et détail croustillant-, à l’Ambassade de Tunisie à Amman, un accord de paix.
La presse arabe n’avait pas tari d’éloges sur le savoir-faire de ce militant de la première heure. Faisant remarquer « sa sagesse, sa finesse politique et son patriotisme » (Voir à ce propos, Mohsen Toumi, la Tunisie de Bourguiba à Ben Ali, PUF, 1989, pages 76 et 77).
Ces politiques qui réconcilient les frères ennemis
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