La situation du tourisme tunisien connaîtra encore des problèmes en 2016, notamment pendant le premier trimestre, annonce Houssem Ben Azouz, président du Groupement professionnel du Tourisme qui relève de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect), lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui 8 janvier, au siège de la confédération.
Tout en se basant sur le rapport de l’observatoire du secteur touristique du groupement, qui affirme que jusqu’au 15 décembre 2015, 270 hôtels ont fermé, c’est-à-dire 48% du pouvoir d’accueil, sur un nombre total de 570 hôtels, Houssem Ben Azouz a appelé à la mise en place de solutions permettant la résolution de la « situation catastrophique du tourisme tunisien ».
Le président du groupement touristique a indiqué que le problème a empiré depuis que la Grande-Bretagne a appelé ses citoyens à la vigilance, ce qui a entraîné la baisse du nombre des touristes britanniques, après l’attaque de Sousse qui a fait plus de 30 morts. « Le marché britannique est un marché émetteur important pour la Tunisie », dit-il.
Et de rappeler que d’autres pays européens ont fait comme la Grande-Bretagne et ont appelé leurs citoyens à la vigilance dans leurs déplacements en Tunisie. Il a exhorté le ministère de l’Intérieur à mieux renforcer la sécurité dans tout le pays. « La Grande-Bretagne annulera l’appel à la vigilance le jour où elle se rendra compte que la sécurité en Tunisie est ferme et irréprochable », déclare-t-il, tout en indiquant que la récupération du marché britannique demeure le premier pas.
Houssem Ben Azouz a affirmé la nécessité de diversifier les produits touristiques en Tunisie, tout en considérant qu’à l’heure actuelle, le produit touristique tunisien ne présente pas une diversité pour les clients étrangers, surtout que 99% de l’offre touristique en Tunisie se résume à des services hôteliers. Dans la même optique, il a indiqué qu’il faut s’investir dans la formation professionnelle et dans la qualité de l’offre touristique dans tous ses aspects. « Le ministère du Tourisme dépense des millions de dinars pour la promotion de l’image de la Tunisie dans le monde. Il faudrait plutôt investir cet argent dans la formation et dans la qualité du service touristique », recommande-t-il.
L’intervenant a indiqué qu’il faut réfléchir sur la question du partenariat public-privé dans le domaine du tourisme, autrement dit trouver les moyens d’appliquer le PPP dans un secteur touristique où les investissements sont à plus de 90% privés. De même, il a indiqué que l’application des règles de bonne gouvernance est de mise.