Les représentants des Centrales patronale et syndicale, l’UTICA et ceux de l’UGTT, ont signé cet après-midi au Palais du gouvernement à la Kasbah, l’accord des augmentations salariales relatif au secteur privé.
L’accord, qui a beaucoup tardé, est attendu par plus d’un million et demi de travailleurs du secteur privé. Les deux délégations étant en pleine discussions, l’UTICA et l’UGTT sont tombées d’accord sur la date d’application de l’effet rétroactif des augmentations salariales, à savoir le mois de septembre 2015, sur le taux de 6% d’augmentation, de 10 dinars de prime de transport et de trois dinars de prime d’assiduité.
Les négociations sociales ont connu plusieurs péripéties : menaces de grève, déclarations incendiaires, boycott des séances de réconciliation et autres. Belgacem Ayari, secrétaire général adjoint de l’UGTT chargé du secteur privé, avait déclaré que la centrale ouvrière tient à obtenir « le droit des travailleurs à une augmentation salariale qui se respecte et qui pourrait améliorer leur pouvoir d’achat ». Dans ce sens-là, un calendrier de grèves avait été planifié dans tous les gouvernorats puis suspendu.
Maintenant qu’il n’est plus question de tensions entre l’UTICA et l’UGTT et par conséquent entre employés et employeurs, maintenant que l’accord a été signé, employés et employeurs sont invités à reprendre le travail pour le bien de leurs entreprises. Les mots d’ordre doivent être : productivité, sacrifices et professionnalisme pour les travailleurs et respect des relations professionnelles, intégrité, respect de la loi pour les chefs d’entreprise.
A première vue, si les travailleurs ont fini par avoir leur augmentation salariale après « une longue bataille syndicale » n’est-t-il pas temps qu’ils mettent une pierre à la construction de l’édifice national et œuvrent pour le bien de leurs entreprises ? Il est temps de dépasser les petits calculs entre employés et employeurs et s’unir pour la productivité et pour un meilleur partage des richesses mais faut-il toujours le rappeler ? Il ne peut y avoir de création de richesse si employés et employeurs, de concert, ne s’y impliquent pas.
En ce qui concerne les augmentations, force est de rappeler qu’elles ne sont pas garantes de l’amélioration du pouvoir d’achat. Loin s’en faut. Car cela dépend de plusieurs facteurs : hausse des prix, choix économiques de l’Etat et lois du marché or l’UGTT a fait de l’amélioration du pouvoir d’achat son cheval de bataille lors des négociations sociales tout en feignant d’ignorer qu’il dépend d’autres paramètres.
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