La mort le 16 janvier par électrocution du jeune chômeur Ridha Yahiaoui, âgé de 28 ans, a déclenché une vague de protestations qui a rapidement dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre. Les protestations ont atteint d’autres régions.
Le bilan est de 14 personnes légèrement blessées. Suite aux jets de pierres par les manifestants, les forces de l’ordre ont dû recourir aux bombes lacrymogènes pour disperser les jeunes chômeurs descendus dans la rue par centaines pour réclamer des emplois.
En effet, après s’être regroupés devant le siège du gouvernorat, les jeunes chômeurs ont scandé des slogans exigeant le droit au travail avant que quelques-uns ne commencent à lancer des pierres sur les forces de police, obligeant les agents de la sécurité à réagir par le lancement de bombes lacrymogènes.
Les gens se sentent abandonnés, a confié Zina Mhamdi, présidente du Forum Tunisiens des Droits économiques et sociaux, en poursuivant : “ A l’heure actuelle, il y a un retour au calme. Mais suite aux événements, il y a eu des documents qui ont été subtilisés à la mairie, après qu’on a appris qu’une délégation parlementaire se rendrait sur place « .
Elle ajoute : « Au départ, les personnes qui avaient manifesté avaient des intentions pacifiques. Mais la manifestation pacifique s’est très vite retournée en affrontements, c’est parce qu’il y a des gens qui ont été infiltrés pour semer le chaos. J’en suis convaincue. Cependant, nous avons une opportunité qui s’ouvre à nous. Il faut comprendre que la ville dispose de ressources naturelles qui peuvent booster le développement et l’investissement dans cette région. Il suffit d’avoir cette volonté de relance et donner espoir aux jeunes ».
Et de continuer : « A mon avis, il faut d’abord éradiquer la corruption, car le risque est grand. Pourtant, depuis la révolution, on croyait qu’on en avait fini avec la corruption après le départ de Ben Ali. Eh bien non, la corruption a bel et bien augmenté durant les quatre dernières années ».
A l’ARP, le président Mohamed Ennaceur a convoqué à une réunion urgente les députés du gouvernorat de Kasserine, suivie d’une session plénière en présence du Chef du gouvernement Habib Essid.
Face à cette situation, le ministère de l’Intérieur a annoncé en fin d’après-midi que le couvre-feu avait été décrété à Kasserine de 18h00 à 05h00 du matin à compter du 19 janvier.
Selon le rapport de l’Institut arabe des chefs d’entreprises ( IACE ) sur l’attractivité régionale en matière de transparence et d’accès à l’information, Kasserine est classée avant-dernier gouvernorat dans cette catégorie avec un indice de 2.18/10.
Ainsi, Kasserine décroche la 21ème place avec un score de 2.55/10, nettement en dessous de la moyenne enregistrée.
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