GOUVERNEMENT — Donner à ceux que vous aimez des ailes pour voler, des racines pour rester, et des raisons de rester. Des paroles du Dalaï-lama, d’une grande sagesse, que nos chers politiciens devraient méditer en ce début d’année, eux, d’habitude si bavards et tellement portés sur les fausses promesses et les commérages que sur autre chose.
Une année qui s’annonce difficile, comme celle qui l’a précédée, surtout pour ceux parmi nos compatriotes les plus démunis qui sont restés au bord de la route du développement et qui ont besoin de solidarité. On vient de fêter le cinquième anniversaire du 14 janvier 2011, et le terrorisme continue de nous narguer comme pour nous dire qu’il est là pour de longues années encore, et qu’il va falloir s’en accommoder, hélas.
La victoire sur ce fléau ne sera pas pour demain, ni même pour après-demain. Il y a tellement d’intérêts contradictoires, tellement de sympathies douteuses, tellement de complicités suspectes, et ne l’oublions pas, tellement de fanatiques prêts à tout (Regardez ce chaos signé Daech dont Jakarta vient d’être le théâtre). Alors, je croise les doigts pour que tout se passe avec le moins de dégâts possible.
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Cela dit, je ne vais pas m’essayer à vous repasser le film du dernier remaniement ministériel sur lequel tout a été dit, ou presque. J’en suis encore à me retourner la même question : Finalement, qu’aurait-il mieux valu ? Que tout le monde saute, y compris le capitaine du navire, ou bien se contenter du scénario qui vient de se produire, en attendant de voir si soeur Anne va réussir à entrevoir quelque chose ? En tout cas, jamais la tête de l’attelage n’a été aussi controversée, même si on ne s’embarrasse pas de scrupules pour user et abuser.
Certains ont trouvé dans le sport un moyen d’exprimer leurs fortes réserves en faisant remarquer que quand une équipe ne marche pas, il faut tout simplement changer d’entraineur. Mais allez dire cela à ceux qui veulent que M. Essid reste à sa place. Une revue d’effectif qui, vous l’aurez constaté, aura largement profité à Ennahdha qui se sera dépensé sans compter pour être là où il faut, soit directement, soit indirectement, et qui aura réussi à faire tomber pas moins de deux poids lourds du gouvernement, à savoir, le ministre des Affaires étrangères Taieb Baccouche qu’il n’a jamais porté dans son cœur pour cause d’accointances aggravées de ce dernier avec ses amis de l’UGTT, et le ministre des Affaires religieuses Othman Battikh, auquel il n’a jamais pardonné d’avoir pris la place de son protégé Noureddine Khademi, en plus d’avoir osé déclarer une chasse ouverte à tous les imams takfiristes qu’il a pris soin de nommer du temps où il avait la main sur les affaires du pays. Et comme la vengeance est un plat qui se mange froid, vous aurez deviné que les gens de Montplaisir n’ont pas usurpé leur réputation de rancuniers tenaces.
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On nous dit que le cheikh indésirable se dirige tout droit vers le poste de mufti de la République qu’il a déjà occupé et qui est devenu, par la force des choses, un placard pour les recalés de la dernière heure. Je trouve cela dommageable pour la fonction. Au bout du compte, que peut-on espérer d’un tel remaniement? Tout simplement que chaque ministre assume pleinement ses responsabilités et mette tout en œuvre pour faire la différence. Pas si simple, quand on vit dans un pays où on a perdu l’usage du verbe oser. Pas si simple, quand vous êtes face à de multiples challenges qu’il faut relever et face à des attentes qu’il faut satisfaire. Pas si simple, quand vous êtes tenus de réussir.