Changement stratégique pour le Congrès pour la République. Lors de son troisième Conseil national, tenu le 14 février, la décision de la fusion avec Harak Tounes Al Irada (Mouvement Tunisie volonté), parti fondé par l’ex- président de la République Moncef Marzouki a été validée. 24 heures après, Imed Daimi, secrétaire général du CPR, tient une conférence de presse, au quartier général du parti, pour expliquer les raisons de cette fusion.
Imed Daimi a indiqué que la décision a été prise lors du Conseil national extraordinaire tenu en date du 14 février en présence de Moncef Marzouki. Ainsi, il s’agit d’une fusion définitive au sein de Harak Tounes Al Irada (Mouvement Tunisie volonté). La décision deviendra applicable à partir du moment où le Mouvement Tunisie volonté recevra l’autorisation officielle pour qu’il puisse travailler comme parti politique. D’après les estimations du secrétaire général du CPR, cette autorisation sera effective dans deux ou trois semaines.
Par ailleurs, il a été décidé de lancer une commission pour sauvegarder le patrimoine du CPR et « la valorisation de son expérience militante ». Imed Daimi et Zouhair Ismaël, le président du Conseil national, ont été chargés de suivre les étapes de la fusion entre les deux partis.
« A partir du moment où la fusion sera effective, il n’y aura plus un parti ou un établissement qui s’appelle CPR. Cette décision a été prise après un marathon de discussions et de concertations et après trois conseils nationaux », affirme-t-il.
Répondant à une question relative à la situation des députés du Congrès pour la République, après la concrétisation de la fusion entre les deux partis, Imed Daimi a indiqué que les quatre députés du CPR, intégreront Harak Tounes Al Irada, après la fusion et le bureau de l’ARP sera informé par le changement, à savoir les quatre députés représenteront prochainement Harak Tounes Al Irada.
A une question relative aux raisons pour lesquelles le CPR n’a pas attendu que Harak Tounes Al Irada obtienne l’autorisation pour annoncer la fusion, Imed Daïmi a indiqué que la démarche adoptée répond à tous les critères juridiques « et qu’il n’existe aucune interférence entre les deux partis politiques ».
Il a exclu toute possibilité de discorde suite à la fusion : « Il n’y aura pas de discorde ou de scission au sein du parti. C’est une nouvelle expérience politique et il n’y pas de raisons de la comparer à d’autres qui ont échoué. Ce qui se passe, c’est la rencontre entre deux volontés politiques qui partagent la même vision », indique-t-il. Et de dire que la décision a été dictée par une autocritique du parti, notamment après son échec pendant les élections législatives de 2014.
Quelle serait la valeur ajoutée de cette fusion? A cette question, il a répondu en affirmant que le paysage politique en Tunisie s’oriente vers la formation de grands pôles politiques. « Nous entendons parler de la nécessité d’unifier la gauche tunisienne dans un seul parti ou de la nécessité de l’unification de la famille sociale démocrate en un seul parti. Le contexte politique de l’après-élections 2014 nécessite l’unification des efforts », dit-il; et de continuer: » La valeur ajoutée serait de créer un équilibre qui manque dans le paysage politique actuel ». « La création de ce pôle politique confirme bel et bien que le paysage politique tunisien a acquis une certaine maturité », estime-t-il.
Sans donner des arguments précis ou se référer à des sondages, Imed Daïmi a indiqué qu’il dispose de données selon lesquelles Harak Tounes Al Irada serait la troisième force politique du pays.