En Tunisie, l’interdiction des sacs en plastique est devenue une source importante de conflits entre les entreprises qui les fabriquent et les autorités.
Depuis quelques semaines, suite au projet de loi relatif à l’interdiction des sacs en plastique, une initiative a été lancée par plusieurs associations et organisations dans le but d’obtenir leur bannissement mais aussi pour migrer vers une économie verte. L’ occasion pour le ministre de l’Environnement, Néjib Derouiche, de s’exprimer à ce sujet, lors d’un point de presse tenu aujourd’hui : il a fait remarquer qu’une telle interdiction ne peut aboutir que si elle est accompagnée d’une législation adéquate.
Il a déclaré à cet effet que: “Le secteur industriel du plastique ne produit pas uniquement les sacs en plastique à usage unique, qui causent un gros problème pour notre environnement, mais d’autres produits qui ne sauraient être interdits comme les sacs à multi-usage », a-t-il tenu à spécifier.
Abordant la question de la perte d’emplois quand cette loi entrera en vigueur, il a répondu: “Il n’y a pas vraiment de gros risque pour des milliers d’emplois parce que d’après les données de la chambre syndicale, les emplois concernés ne dépassent pas les trois mille et nous avons un programme avec le ministère de l’Industrie pour accompagner ces industriels afin qu’ils mettent à niveau leur chaîne de production et utilisent des matériaux qui ne nuisent pas à l’environnement général”.
Il ajoute: “Notre accompagnement se fera sur le plan logistique et technique. Cependant pour les personnes concernées par les investissements, il existe deux fonds : un fonds de dépollution qui sera mis en place pour financer ces opérations d’investissement, à savoir acquérir de nouveaux équipements pour fabriquer des produits en matière biodégradable”.
Il a fait savoir que l’entrée en vigueur de cette législation sera à partir du mois de mars 2017, ce qui laisse une année aux industriels pour se préparer.
Evoquant la question de l’expansion du marché parallèle, après l’adoption de cette loi, il précise qu’à ce niveau: “Toute cette contrebande va mourir, elle s’arrêtera automatiquement parce que ces sacs ne pourront plus être vendus au niveau du commerce, au niveau des épiceries. Et lorsqu’on appliquera la loi interdisant les sacs en plastique, au niveau des épiceries, des grandes surfaces, des petites surfaces, à travers toute la chaîne de distribution et les organes de contrôle la contrebande disparaîtra”.