Le Conseil des analystes économiques a suggéré quatre-vingts grandes réformes économiques programmées pour les cinq prochaines années (2016-2020).
Ces réformes nécessitent la centralisation du pilotage pour plus de concertation et de coordination entre les parties concernées, exigeant, de ce fait, un engagement collectif et un dialogue social pour pouvoir les mettre en œuvre.
Examiné, hier, par le Chef du gouvernement Habib Essid, le rapport des réformes, dans sa version provisoire, a fait ressortir que ces réformes sont basées sur cinq grands axes, à savoir le financement de l’économie, exigeant le renforcement du contrôle bancaire et l’amélioration de l’universalité financière; le développement des équilibres financiers à la lumière des déficits budgétaires enregistrés; la promotion des ressources humaines; l’édification d’un réseau de protection sociale accompagné d’une réforme des caisses sociales; ainsi que la modernisation du cadre organisationnel et institutionnel.
Pour réaliser ces objectifs, Taoufik Rajhi, conseiller auprès du Chef du gouvernement et président du Conseil des analystes économiques, a fait savoir qu’il faut que les réformes soient fondées sur la reprise des taux élevés de l’investissement et sur des activités innovantes dans un environnement concurrentiel.
A cet égard, il a préconisé d’opter pour l’usage des nouvelles technologies, la réalisation d’un taux d’investissement dépassant 25%, l’amélioration de l’organisation du travail et le développement des activités à forte productivité. Ceci ne peut être concrétisé, selon ses propos, sans un changement structurel de l’économie nationale et un redressement de la croissance à 5,2%.
Ainsi, il a ajouté que le recours à de nouveaux textes de loi et la création de nouvelles institutions doivent être accompagnés d’un appui des politiques sectorielles innovantes permettant l’amélioration du rendement de l’économie.
Revenant sur les négociations menées entre la Tunisie et le Fonds monétaire international (FMI), le président du conseil a souligné que la proposition d’un plafond de 12 milliards de dinars à la Tunisie est possible, à condition que le remboursement se fasse sur 5 ans avec un intérêt ne dépassant pas les 2%. Ce montant, soumis aux négociations, sera investi dans les projets du programme national des grandes réformes.
Au final, M. Rajhi a noté que, depuis la révolution, ces réformes tardent à être appliquées pour plusieurs raisons, dont la transition démocratique ou l’agenda politique qui a devancé l’agenda économique. «L’accélération de l’application des grandes réformes économiques, restées à ce jour «virtuelles», est nécessaire, voire urgente», conclut-il.