Le milieu carcéral est un terreau fertile pour le repli sur soi quel qu’il soit. Qui dit prison, dit un espace bien délimité, des cellules de quelques mètres carrés occupées par des détenus en surnombre et une absence totale d’activités culturelles. Qu’en est-il du respect du droit des détenus?
C’était en partie l’objet de la conférence de presse tenue hier par le ministre de la Justice, dans laquelle il a fait valoir les nouvelles mesures pour le respect des droits de l’Homme dans les prisons tunisiennes.
Un nouveau dispositif sera mis en place prochainement, c’est ce qu’a affirmé Omar Mansour, ministre de la Justice.
« Nous avons entamé de nouvelles procédures concernant les réformes pénitentiaires. A titre d’exemple, la construction d’un nouveau complexe médical qui permet la réhabilitation des toxicomanes », dit-il.
Il ajoute: « Nous avons pensé aux femmes prisonnières, celles qui sont mères et qui ont des enfants en bas âge, afin de leur donner un nouvel espace convivial pour que les enfants ne ressentent pas l’enfermement. D’ailleurs, c’est ce que nous avons construit dans la prison de La Manouba. »
Qu’en est-il au niveau culturel dans les prisons?
Le ministre a indiqué une collaboration avec le ministère de la Culture, notamment pour l’intégration d’un nouveau programme culturel, « pour que se développe un esprit de culture dans les prisons. Certes, ce n’est que le début, mais je suis entièrement convaincu que nous arriverons à faire davantage », souligne-t-il.
Bien souvent le détenu se replie sur lui-même et passe par une immense précarité. Il est important de lui donner une place de reconstruction et de préparer sa sortie de prison. Tel est l’autre point évoqué.
Il déclare: « Il y a des gens qui veulent reprendre leur dignité longtemps bafouée. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles nous avons pensé à ces personnes, pour dire qu’on ne les a pas oubliées. Vous savez les solutions, elles existent, il suffit juste de nouvelles dispositions comme par exemple la possibilité de réduire les peines. Cela dit, tout dépend de la peine ainsi que les conditions. »
Pour rappel, la Tunisie compte 23.686 prisonniers tunisiens. Tel est le chiffre enregistré au mois d’octobre de l’année 2014, selon le rapport World Prison Brief.
Changer l’état d’esprit qui règne dans les prisons, mais aussi les humaniser.Ttelles sont les recommandations du ministre.