Elles sont ces wonder women, inspirantes, déterminantes, créatives, passionnées, bien souvent hors du commun. Politique, médias, social, littérature, poésie, droits des femmes, travail,… sont autant de champs d’action pour ces Femmes qui veulent faire avancer les choses. Elles sont impliquées dans le combat pour les droits des Femmes et l’égalité des sexes! De belles rencontres: portrait…
Marianne Catzaras est née en Tunisie de parents grecs. Elle possède plusieurs talents en poésie, écriture, critique, dans la photographie… Selon elle, la femme artiste n’est ni prisonnière ni renfermée. « Une femme artiste est une femme avant tout, dans un corps de femme certes, mais une femme qui résiste, qui est engagée dans le quotidien, qui dit non, qui crée, qui s’exprime qui fait avancer la société », souligne-t-elle.
Bien qu’elle ait connu des acquis, mais il y a encore beaucoup à faire. Elle ajoute: « C’est grâce à la Femme tunisienne que la société civile est restée debout de manière saine et positive malgré tout, contre le fanatisme, l’intégrisme, contre le terrorisme et contre la fermeture d’esprit. »
Elle poursuit: « Mon nom le dit aussi. Je suis grecque née en Tunisie. Je suis à la fois grecque, tunisienne et francophone. J’ai presque envie de dire que la femme deviendra le salut, peut être parce qu’elle porte la vie, c’est elle qui signe l’histoire d’une certaine façon. La femme artiste c’est comme une espèce d’olivier centenaire au milieu des champs, qui se dit que la nature est debout, malgré les nuages, les intempéries et les tempêtes. »
« Vivre et aimer », tous ces jolis verbes qui font la vie. Abordant le nom de l’écrivaine qui l’a marquée, elle cite Marguerite Duras. Ce que j’aime chez Duras, c’est qu’elle va très rapidement à l’essentiel avec des mots très simples, elle parle de la pluie qui tombe. »
Mon message aux femmes du monde: « Les Femmes doivent rester debout. Ne jamais courber l’échine. Dire, créer, résister, s’engager… Elles le font au quotidien, dans leur travail, à la maison, dans les champs, dans les laboratoires, dans les rues… Tous les espaces, publics privés, leurs appartiennent. Elles sont le souffle qui dit non à l oppression. »
Femmes et médias
Une révolution dans un monde des médias où les Femmes ne sont pas toujours représentées et encore plus rares à occuper des postes clés. Elle s’appelle Dorra Bouzid, elle est la première femme journaliste tunisienne, qui a collaboré au magazine Afrique Action devenu Jeune Afrique, où elle a créé la première page féminine et féministe.
Elle nous confie son parcours de combattante: « J’ai signé à cette époque sous le pseudo Leila, un an avant l’indépendance et je défendais violemment la Femme. Je revendiquais les droits des Femmes et Leila a rencontré un franc succès, tout en restant discrète sur ma véritable identité, parce que c’était très dangereux à l’époque. On ne pouvait pas parler des droits de la Femme. Après, avec Jeune Afrique, nous avons co-fondé Feiza, le premier magazine féminin, arabo-africain francophone. Là aussi, on a défendu la cause féminine. Cette aventure a duré dix ans, mais il y a eu aussi d’autres organes de presse.
Je n’ai pas été torturée, mais comme la plupart des journalistes indépendantes j’ai été interrogée et renvoyée de toutes les rédactions. Au cours des années 1990, j’ai co-fondé Le Magazine « Femmes et Réalités ». On me l’a pris en 2006, parce que je n’ai jamais écrit ni sur Leila Ben Ali ni sur son mari. J’ai fait partie des personnes activistes qui ont travaillé pour l’édification du pays, pour la liberté d’expression, de la presse et la libération. »
Elle indique: « Que représente pour moi le 8 mars? Nous sommes le seul pays au monde à fêter doublement la journée de la Femme les 8 mars et le 13 août. Plus il y a de fêtes consacrées à la Femme, mieux c’est, pointe-t-elle avec humour. Mon message se résume à une phrase que ma mère me disait: Travaille et c’est comme cela que tu seras indépendante pour gagner ta vie. Et j’ajouterais: C’est grâce à Habib Bourguiba que dans ce pays, les hommes et les femmes sont côte à côte. »
Elles sont plusieurs femmes tunisiennes et étrangères qui témoignent de leurs expériences, racontent leur vision des acquis de la Femme, mais aussi leur combat, qui est loin d’être fini. Au contraire, ce n’est peut-être que le début d’une longue histoire.