Les smartphones, ces merveilleux ordinateurs de poche, et la 4G ( le haut très débit mobile ) ont bouleversé à jamais notre quotidien. Mais ces mobiles à écran tactile ne servent pas qu’à regarder les vidéos sur YouTube : le monde du business en profite également.
Mais l’entreprise tunisienne est-elle en train de tirer pleinement profit des nouvelles opportunités qu’offre cette technologie? Et, surtout, comment saisir cette chance en or de moderniser l’entreprise tunisienne?
Pour répondre à ces questions, et bien plus, Conect IT et Proxym Group ont organisé un séminaire sous le signe de la « Mobility4Business », avec la participation de plusieurs chefs d’entreprise.
De la 4G pour accélérer le développement de l’économie numérique
« La 4G va permettre à Skype, Viber, à tous les Over-the-Top ( fournisseurs de services surfant sur les réseaux des autres) de profiter de nos réseaux sans payer de taxes ou de licences et de cannibaliser notre revenu voix. La 4G va bloquer les investissements destinés aux réseaux à très haut débit fixes sur la fibre optique. Nous devons attendre la 5G… », indique M. Kamel Saadaoui, chef de cabinet auprès du ministre des Technologies de l’information et de la communication. Ce sont les principaux arguments présentés par les opérateurs pour ne pas acquérir des licences 4G.
Ces arguments sont, en partie, vrais: le business case (application économique d’un service) est très compliqué surtout que, toujours d’après le haut responsable du ministère de Noomane El Fehri, il n’y a pas assez de smartphones en Tunisie (seulement deux millions de ces “ordinateurs de poche” pour les dix millions que compte la population) et que les Tunisiens sont toujours des acteurs du “fixe”, principalement de la téléphonie, et ne consomment pas assez de data.
M. Saadaoui estime également que le métier de l’opérateur est en train de changer, car les opérateurs de télécom de demain ne seront pas ceux de la voix, mais de la data, de l’internet et du Cloud. Et d’ajouter : « Une transformation volontaire et progressive vaut mieux qu’une transition forcée par l’évolution technologique. Le numérique est un écosystème à développer et des habitudes à changer: celles des utilisateurs, mais aussi des opérateurs et de l’écosystème. »
Pour le chef de cabinet de Nooman El Fehri, la 3G ne donne pas le confort nécessaire pour le développement de nouvelles applications plus proches du citoyen. Ainsi, le choix de la 4G était primordial pour le ministère.
Bien sûr, beaucoup de défis restent à relever, pour que le business case pour la 4G soit plus renforcé, explique Kamel Saadaoui: le contenu, les services mobiles, la qualité des réseaux, l’école digitale, l’administration sans papiers, la régulation…
En ce qui concerne ce dernier point, il nous rappelle que nous avons actuellement plus d’une instance concernée, à savoir le régulateur de fréquences, le régulateur des télécoms, mais aussi la Haica et le régulateur de l’audiovisuel.
« Comment devons-nous gérer la convergence de tous ces régulateurs? » s’interroge notre interlocuteur. « La télé de demain sera transportée par les opérateurs des télécommunications. Qui va réguler quoi dans ce cas? Il nous faut un code du numérique, un nouveau code qui reconnaisse les nouvelles transactions, la sécurité des transactions, l’e-commerce, le m-commerce et tous ces services. »