A l’occasion de la reprise des vols touristiques avec les opérateurs russes, le président de la Fédération Tunisienne des Agences de Voyages (FTAV), Mohamed Ali Toumi a rappelé que l’arrivée des touristes russes n’est pas récente pour le tourisme tunisien.
En 2014, la Tunisie a accueilli plus de 262 mille touristes russes. En 2015, ce nombre a connu une chute considérable soit 52 mille touristes. 2016 est l’année de la récupération et du rattrapage des touristes russes : « On table sur 180 mille touristes voire un peu plus. Cependant ce chiffre ne répond pas à nos ambitions », indique-t-il.
Cependant, le président de la FTAV a indiqué que le nombre de touristes européens ne sera pas considérable étant donné les récentes attaques terroristes et la tendance des opérateurs touristiques à éviter de prendre des risques. « Le marché local et le marché algérien demeurent intéressants et nécessitent un effort de communication, raison pour laquelle nous sommes dans ce salon ».
Interpellé à propos du marché iranien, Mohamed Ali Toumi a regretté l’éclipse de ce marché, notamment suite à des problèmes politiques ( l’appel de Hechmi Hamdi à rompre les relations avec l’Iran) : « Au mois de mars 2016, on recevait des touristes iraniens à l’occasion de Nayrouz mais maintenant ce n’est plus le cas », regrette-t-il. Et d’ajouter que « tout client qu’on perd est regrettable parce que dix clients peuvent créer un poste d’emploi ».
Même le marché chinois n’a pas été épargné par les problèmes étant donné que les procédures pour l’obtention du visa durent plus de 25 jours et cela n’est pas dans l’intérêt du tourisme tunisien. Des groupes de touristes chinois ont visité la Tunisie à partir de l’Espagne mais le nombre demeure insuffisant.
A notre question sur la situation matérielle des agences de voyages, Mohamed Ali Toumi a fait savoir qu’elle est difficile étant donné l’absence de touristes. : « Le retour à la normale nécessite un peu de temps », dit-il.
Interpellé sur la diversification de l’offre touristique, notre interlocuteur a indiqué qu’on est encore loin d’atteindre cet objectif : « Cela nécessite plusieurs conditions préalables, l’infrastructure, la consécration du principe de la décentralisation afin que l’entrepreneur dans les régions, par exemple, ne soit pas obligé d’être dépendant du pouvoir central. Il faut que les régions puissent prendre leur destin en main ».