La chambre syndicale des fabricants transformateurs de matières plastiques, relevant de la Fédération nationale de la chimie (UTICA), a tenu hier une réunion pour discuter de la décision du ministère de l’Environnement concernant le projet de décret visant à « interdire la fabrication, l’importation et la distribution des sacs en plastique non biodégradables ».
Cette décision va causer, selon Anis Gharbi, le secrétaire Général de la FNC, la fermeture d’une centaine d’unités de traitement des matières plastiques, accroître le nombre des chômeurs (15 000 personnes) et détériorer davantage les conditions sociales.
Lors de cette réunion, il a été convenu à l’ unanimité :
- D’organiser un sit-in des industriels et ouvriers du secteur devant le ministère de l’Environnement le 28 avril 2016;
- De demander au ministère de l’Industrie la réalisation d’une étude « état des lieux – impact économique/ social /environnemental – solutions adaptées au contexte et environnement tunisien – plan d’action » pilotée par le Centre technique de la chimie et le Centre technique de l’emballage, en collaboration avec le ministère de l’Environnement et la Chambre syndicale des fabricants transformateurs de matières plastiques;
- De demander aux administrations concernées d’interdire l’importation des sacs et de s’attaquer à la contrebande et au commerce informel qui représente 80% du marché tunisien;
- De réviser le système actuel de collecte et de gestion des déchets ECOLEF géré par l’ANGED relevant du ministère de l’Environnement;
- D’exiger la conformité à la norme tunisienne qui insiste sur l’affichage sur les sacs du nom du fabricant et de la mention ECOLEF;
- De demander officiellement une explication et des détails concernant le budget des industriels destiné à la collecte des sacs en plastique.
La chambre syndicale des Fabricants transformateurs de matières plastiques estime aussi que le ministère de l’Environnement n’a pas respecté la convention signée en 1996, dans le cadre du programme ECOLEF (géré par l’ANGED), qui stipule une cotisation environnement de 5% à l’importation des matières premières pour l’industrie du plastique.
Anis Gharbi conclut : « Cette déduction directe génère des recettes d’environ 23 milliards par an, au profit du ministère de l’Environnement. Un budget destiné, comme convenu à cette époque, à la collecte, la gestion et la valorisation des plastiques. La convention prévoyait la création d’emplois décents pour la collecte des sacs en plastique. »