Amnesty International a appelé les autorités tunisiennes à mettre leur définition de la torture en conformité avec le droit international, ainsi qu’à renforcer les dispositions juridiques existantes, afin d’améliorer le respect des droits des détenus, y compris de ceux qui sont arrêtés sur des accusations de terrorisme.
Pour Amnesty International, le recours persistant des autorités tunisiennes à la torture et à d’autres mauvais traitements en détention vient ternir les avancées obtenues ces dernières années en matière de droits humains.
Cette déclaration intervient juste avant l’examen du bilan de la Tunisie par le Comité des Nations unies contre la torture, les 20 et 21 avril 2016 à Genève.
« Bien que les autorités aient pris des mesures pour rompre avec la pratique généralisée de la répression violente qui a marqué le règne de l’ancien président Ben Ali, la torture reste courante dans le pays et le gouvernement semble peu empressé de renforcer les garanties et d’adopter de nouvelles réformes visant à empêcher et à punir ces actes », a déclaré Magdalena Mughrabi, directrice adjointe par intérim du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
« Les menaces croissantes auxquelles la Tunisie est confrontée en termes de sécurité ne doivent pas servir de prétexte pour revenir aux méthodes brutales du passé. Les autorités doivent remédier de toute urgence aux failles constatées dans leur bilan en matière de droits humains et veiller à ce que les allégations de torture et d’autres mauvais traitements – y compris de violences sexuelles ou liées au genre – fassent l’objet d’enquêtes efficaces et que les responsables présumés de tels actes soient traduits en justice. »
« Les autorités doivent également mettre un terme aux manœuvres de harcèlement et d’intimidation à l’encontre des suspects et de leurs familles », lit-on dans un communiqué de l’organisation internationale.