A l’occasion du démarrage du premier round des négociations sur l’Aleca, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux a tenu une conférence de presse, en présence de son président Abdeljelil Bédoui. « La Tunisie passe par un tournant aussi bien historique que décisif », a-t-il déclaré.
Se référant au nouveau statut de la Banque centrale de Tunisie, il l’a qualifié de « catastrophique ». Quant à l’ALECA en cours de négociation, l’intervenant a indiqué que le Maroc a suspendu les négociations alors que l’Algérie a renoncé à l’ALECA. « Je parie que plusieurs responsables tunisiens ne savent même pas pourquoi le Maroc a suspendu les négociations », lance-t-il.
Par ailleurs, Abdeljelil Bédoui a pointé du doigt certains aspects des négociations :
- L’implication de la société civile :
L’implication de la société civile était l’une des revendications de la société civile. Il a salué la satisfaction de cette revendication. Cependant il a indiqué que plusieurs représentants de la société civile n’ont pas été sélectionnés.
Tout en rappelant que la société civile est homogène, il a affirmé que ses représentants n’ont pas les mêmes orientations et n’ont pas les mêmes objectifs et approches des négociations. D’après lui, il y a ceux qui acceptent l’ALECAet ceux qui refusent catégoriquement l’accord.
Il s’est dit pour une harmonie entre les composantes de la société civile. Pour lui l’ALECA doit avoir des retombées positives sur le développement.
- Méthode de négociation
Abdeljelil Bédoui a mis en avant l’absence de « trois armes » : l’absence de toute évaluation du premier accord de 1995. D’après lui, bien avant d’entamer les négociations, il faut se munir de l’évaluation. De même, il a souligné l’absence d’études sur l’impact de l’offre européenne et l’absence d’une vision claire sur le modèle de développement tunisien.
- Les pratiques de l’Union européenne
M. Bédoui considère qu’il n’existe pas de signes positifs venant de la part de l’Union européenne. Dans cette perspective, le président du FTDES considère que l’UE mène la négociation selon trois logiques. Une logique périphérique, une logique mercantiliste et une logique commerciale. D’après lui, les choses n’ont pas changé depuis 1969 (signature du premier accord commercial UE-Tunisie).