La Fédération nationale de chimie, qui relève de l’UTICA, campe encore sur ses positions et refuse catégoriquement le projet de loi portant interdiction des sacs en plastique et propose d’autres alternatives.
Retour sur les faits : proposé par le ministère de l’Environnement, le projet de loi donne une date butoir (Mars 2017) à toutes les entreprises et les structures pour ne plus utiliser les sacs en plastique. La décision a suscité une levée de boucliers que ce soit de la part des chefs d’entreprise que des ouvriers.
Cependant le ministre de l’Environnement, Néjib Derouiche, semble avoir bien préparé ses arguments.
Lors d’un point de presse tenu au mois de février, il a annoncé que l’interdiction des sacs en plastique n’aura pas de retombées négatives sur les emplois, surtout s’il y a un programme d’accompagnement de ces industriels, afin qu’ils mettent à niveau leur chaîne de production et utilisent des matériaux qui ne nuisent pas à l’environnement.
Suite à cette décision, la Chambre syndicale des fabricants transformateurs de matières plastiques, relevant de la Fédération nationale de chimie ( UTICA ) a appelé ses affilés à une série de protestations et de manifestations contre le projet de loi et a communiqué ses arguments sur la question au ministère de l’Environnement. Cependant, le ministère campe encore sur sa position et le consensus semble ne pas être le chemin à emprunter.
De nouveau, la Chambre syndicale des fabricants transformateurs de matières plastiques a présenté de nouvelles propositions, lors d’une réunion tenue le 21 avril, avec le ministère de l’Environnement et en présence des représentants d’autres ministères :
- Réalisation d’une étude (concernant l’état des lieux – impact économique/ social /environnemental – solutions adaptées au contexte et à l’environnement tunisien – plan d’action) qui sera pilotée par le Centre technique de la chimie ou le Centre technique de l’emballage, relevant du ministère de l’Industrie ou conjointement en collaboration avec le Ministère de l’Environnement et la Chambre syndicale des Fabricants transformateurs de plastiques.
- Révision du système actuel de collecte et de gestion des déchets ECOLEF.
- Intervention auprès des administrations concernées pour interdire l’importation des sacs et lutter contre la contrebande et le commerce informel qui représente 80% du marché tunisien.
- Pour ce qui est du volet environnement, la Chambre a proposé « un budget destiné, comme convenu à cette époque, à la collecte, la gestion et la valorisation des plastiques ».
L’enjeu est de taille car étant donné qu’il s’agit de 3000 emplois, de la situation environnementale et du respect de la loi. Par ailleurs, il est prévu que d’autres réunions se tiennent, d’après un communiqué publié par la Chambre.