Le Président de la République, Béji Caïd Essebsi, était l’invité de l’émission « Hadith Essaaâ » (L’heure de vérité) sur Wataniya1, dans la soirée du 2 juin, durant laquelle il a fait un état des lieux de la situation politique, économique ainsi que sociale que traverse le pays.
Son désir, mettre fin à cette crise qui gangrène la société. C’est pourquoi, le Président de la République estime que le moment est venu d’instaurer un gouvernement d’union nationale qui englobe l’UGTT, l’UTICA, les partis formant la coalition au pouvoir, ainsi que les partis de l’opposition qui accepteraient d’en faire partie. C’est, selon lui, la solution idoine pour sortir le pays de la crise dans laquelle il se débat.
Pendant plus d’une heure, il a dressé un bilan objectif de la situation actuelle. Il estime, pour commencer, que le processus de transition démocratique est lent. Et pour cause : la loi n’est pas appliquée. La dérive des protestations sociales a causé au pays, pendant près de cinq ans, des pertes colossales, en particulier dans le secteur du phosphate.
De plus, la liberté d’expression devrait servir à donner avant tout une image positive du pays et non le contraire comme c’est le cas de certains médias et partis politiques de l’opposition. Le rôle de ces derniers se passe au sein de l’ARP et non dans la rue, a-t-il déclaré.
Face à cette situation de crise, et après mûre réflexion, l’idée d’instaurer un gouvernement d’union nationale lui a semblé la plus idoine pour la situation actuelle du pays. Ce gouvernement est appelé à s’atteler à poursuivre la lutte prioritairement contre le terrorisme et le second grand fléau du pays, à savoir la corruption. Il doit asseoir la démocratie en appliquant la Constitution et désenclaver les régions intérieures, en les sortant de la marginalisation. Enfin, ce gouvernement doit œuvrer à responsabiliser les jeunes, afin de les inclure dans le processus d’édification du pays.
Pour ce qui est de la présidence de ce gouvernement, Béji Caïd Essebsi juge que Habib Essid est l’homme de la situation, capable de diriger un tel gouvernement d’union nationale. En effet, il se trouve que les deux hommes en ont déjà parlé, a-t-il sous-entendu, et que cette initiative ne déplaît pas au Chef du gouvernement. Toutefois, il a ajouté que celui qui mènera un tel gouvernement devra avoir l’aval de tous les intervenants. Ce qui met un bémol aux rumeurs de couloir qui chuchotaient que l’actuel Chef du gouvernement serait sur le départ.