S’exprimant sur la place du PPP dans le plan stratégique de développement 2016-2020, Mme Maya Boureghda, avocate spécialiste des PPP a indiqué que le plan n’est pas très ambitieux en ce qui concerne le PPP.
Elle a indiqué que le Partenariat public privé est un contrat entre l’Etat et le secteur privé, étant donné que l’Etat n’a pas forcément les moyens pour le développement régional et le renouvellement de l’infrastructure. Ainsi, le secteur privé se charge de l’exécution du contrat. « Le rôle de l’Etat sera celui de contrôler l’exécution de ce contrat » explique-t-elle; tout en affirmant qu’il n’est pas question que l’Etat cède son rôle.
Répondant à notre question sur son avis sur le Plan stratégique du développement 2016-2020, l’avocate a indiqué qu’il est légitime de se demander si l’Etat a mis les moyens dans ce plan pour réaliser le Partenariat public privé et pour réaliser les objectifs prévus dans le plan.
Dans le même contexte, elle a considéré que le plan est très ambitieux mais pas assez sur les PPP et sur les moyens de les réaliser. « Autrement dit, il faut qu’on soit un peu plus pragmatique et qu’on prépare un peu l’administration à ces nouveaux contrats qui vont être complexes », affirme-t-elle.
Cependant, l’avocate estime que la conjoncture est tout à fait propice pour l’adoption du PPP. Citant l’exemple du Maroc, de l’Egypte et de la Côte-d’Ivoire, elle a affirmé qu’il y a le double des projets PPP prévu par le plan tunisien. Ainsi, il ne serait pas exact de dire qu’il n’est pas propice en Tunisie alors qu’il l’est dans d’autres pays.
Maya Boureghda a rappelé la situation économique difficile et la chute libre du dinar tunisien et a estimé que le PPP est une solution parmi d’autres pour résoudre la crise.
Le PPP comme moyen d’éviter l’endettement
Dans le cadre d’une conférence-débat organisée par l’IACE qui porte sur le Plan stratégique de développement 2016-2020, Slim Zeghal, chef d’entreprise et membre du comité directeur de l’IACE, a affirmé que bien que les bilans et les constats soient à peu près les mêmes en ce qui concerne la situation économique, quelques recommandations s’imposent tout de même à l’instar de la réhabilitation de la valeur travail.
Pour mettre la batterie des solutions en place, il faut de la volonté politique surtout qu’il s’agit de réformes douloureuses mais nécessaires, d’après ses dires. « Il faut reconnaître, il y aura des réformes douloureuses à faire passer et elles sont incontournables », insiste-t-il.
Au sujet du PPP, l’intervenant a tenu à rappeler qu’il ne s’agit pas d’une forme de privatisation contrairement à ce que certains ont tendance à croire.
« Si la privatisation est la liquidation d’une entreprise appartenant à l’Etat, le PPP est un forme de partenariat entre l’Etat et le secteur privé, ce qui n’a rien à voir avec la privatisation et grâce à ce mécanisme nous pourrions faire de grandes réalisations et maîtriser les délais de fin des travaux », explique-t-il.
De même, il a indiqué que le PPP est un moyen pour que l’Etat évite l’endettement extérieur en devises qui complique encore la situation.