Dans une interview accordée à Mondafrique, Mahmoud Ben Romdhane, ministre des Affaires sociales, a dressé un bilan alarmant de la situation socioéconomique en Tunisie.
Cinq ans après la révolution, la situation socioéconomique s’est dégradée, et ce, à travers une hausse du taux de chômage, passant de 13 à 15,4%, avec un nombre de chômeurs diplômés du supérieur de plus en plus en progression pour atteindre 250 mille contre 139 mille auparavant.
Ainsi, M. Ben Romdhane a fait savoir que l’activité économique s’est ralentie, vu que le taux de croissance affiche actuellement 1,5% contre une moyenne annuelle de 5% durant la période anté-révolutionnaire.
D’ailleurs, la période de la transition politique a détruit les institutions de l’Etat et augmenté les mouvements sociaux surtout dans les régions de l’intérieur, qui souffrent encore du déséquilibre régional, accentuant le taux de l’économie informelle qui est estimé à 50% de l’économie nationale.
Dans ce sens, le ministre a affirmé que plusieurs initiatives de développement sont prévues dans le cadre du Plan stratégique de développement 2016-2020 pour faire sortir les régions défavorisées de l’isolement et faire passer une partie de l’économie informelle à l’économie formelle, et ce, à travers le lancement des projets.
Revenant sur les finances publiques, Mahmoud Ben Romdhane a indiqué qu’elles sont en tension remarquable, vu que la masse salariale a atteint des records. Ces records ont impacté négativement le budget de l’Etat. Ce dernier qui n’est financé, selon ses termes, que par les faibles ressources propres de l’Etat et par les emprunts. Ce qui a résulté l’augmentation de 58% du taux d’endettement depuis 2010.
Cerise sur le gâteau, la situation sécuritaire de la Tunisie encore précaire et qui est de plus en plus aggravée par la situation sécuritaire régionale, notamment de la Libye. Ce qui a poussé l’Etat à consacrer une grande partie de ses ressources réservées au développement au profit des forces militaires et de sécurité pour améliorer les recrutements et renforcer les équipements. Cela a affaibli davantage le budget, touché les secteurs générateurs de croissance, tels que le tourisme et le phosphate et abîmé l’image de la Tunisie.