Après six mois d’attentes et plusieurs tentatives de trouver des solutions pour débloquer la situation, quatre associations de la société civile tunisienne, actives dans le domaine de la lutte contre le sida, se sont trouvées dans l’obligation de réagir et d’attirer l’attention de l’opinion publique, des médias et des décideurs concernant la non signature par le ministre de la Santé de l’accord-cadre avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, un accord censé assurer jusqu’à la moitié des besoins financiers de la lutte contre le sida en Tunisie durant les trois prochaines années.
« Le résultat de l’immobilisme du ministre de la Santé M. Saïd Aïdi est frappant », lit-on dans un communiqué commun des quatre associations.
Et d’ajouter que près de six mois après l’arrêt du financement du Fonds mondial au programme national de lutte contre le sida, suite à la non signature de l’accord par le ministre et un manque de collaboration du ministère, le bilan est le suivant :
- L’arrêt presque total des activités de prévention, qui fonctionnent selon nos estimations à 10% seulement de leurs capacités;
- L’arrêt du soutien socioéconomique des personnes vivant avec le VIH;
- L’arrêt du travail de centaines d’éducateurs pairs et d’accompagnateurs socio-sanitaires;
- La rupture des stocks des tests du VIH, qui nous empêche de détecter les nouveaux cas de personnes vivant avec le VIH;
- La rupture des stocks pour la troisième ligne des ARV, et tout ce que cela engendre comme dégâts aux personnes vivant avec le VIH.
Ce constat étant fait, une semaine après la participation du ministre de la Santé au siège des Nations unies à New York à la Réunion de Haut Niveau sur le VIH du 08 au 10 juin; et après ses discours sur le respect des droits humains et l’égalité dans l’accès aux dépistages, aux préventions et l’accès aux soins et la lutte contre la stigmatisation et discrimination.
La réaction de la société civile intervient à la suite de l’intervention du ministre de la Santé lors du deuxième panel sur le « financement pour mettre fin au VIH », en indiquant l’importance des financements et surtout de la prévention pour lutter contre le VIH.
Les quatre associations ont relancé l’appel au ministre de la Santé pour joindre la parole aux actes et sauver la vie des gens.
« On constate que le Fonds Mondial a fait le nécessaire pour répondre aux exigences du ministère de la Santé et la continuité de l’arrêt des financements risque de mettre un arrêt définitif aux avancées enregistrées par notre pays dans la lutte contre le VIH, ce qui entrainera forcément une augmentation considérable du nombre de nouvelles infections à VIH », ont averti les associations signataires.