Le 14 juillet, une journée de célébration qui se transforme en un massacre digne d’un film d’horreur. Le terrorisme frappe encore et la France se réveille sur un carnage à Nice la journée même où le pays célèbre la fête de la République. Un grand nombre de morts: hommes, femmes, vieillards et enfants, personne n’est épargné, désormais, l’imagination perverse terroriste ne connaît point de limites.
Sur la promenade des Anglais à Nice jeudi soir, les feux d’artifice venaient juste de s’achever, soudain, un camion blanc fonce sur la foule présente venue admirer le spectacle. Selon les autorités, le bilan est de 84 morts et plus d’une quinzaine de blessés dans un état critique. Le conducteur est abattu sur les lieux par les forces de l’ordre. Rapidement, un périmètre de sécurité est installé afin d’évaluer les dégâts, et une cellule de crise est mise en place par le ministère de l’Intérieur.
L’auteur principal de ce drame, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel est un ressortissant tunisien, originaire de la région de Msaken, âgé de 31 ans, marié et père de famille,déjà condamné avec sursis, en mars dernier, pour des faits de violence lors d’une altercation routière. Cependant, Bouhlel n’était pas fiché « S » comme la plupart des individus suspectés de radicalisation. C’était donc un parfait inconnu des services de renseignements jusqu’à l’attentat. Selon le journal Le Monde, l’Etat islamique aurait revendiqué cette attaque, dans un communiqué en date du 16 juillet diffusé par sa radio Al-Bayan;.félicitant le « soldat » Bouhlel.
Les enquêteurs sont à la recherche d’éléments prouvant la complicité d’autres djihadistes qui auraient planifié avec lui l’attaque ou bien s’il s’agit d’un acte isolé sans motif précis.
Condamnation internationale
La communauté internationale n’a pas tardé à réagir après cet effroyable drame. La Tunisie, l’un des premiers pays à condamner cette attaque, par le biais d’un communiqué émis par le ministère des Affaires étrangères, a manifesté sa solidarité avec la France, et rappelé l’importance de conjuguer les efforts pour lutter contre le terrorisme. De Moscou, passant par Bruxelles, Madrid, Londres, Washington, l’ensemble de la communauté internationale se dit choquée par cet ‘’acte barbare’’, comme l’avait décrit le Président Vladimir Poutine, et tous ont exprimé leur tristesse et soutien pour la France dans cette dure épreuve.
Un argument de plus pour le discours ultranationaliste en Europe
Dans un communiqué du chef du Front national, Marine Le Pen n’a pas tardé à rappeler encore une fois la menace que représente le fondamentalisme islamiste, en affirmant que : ‘’ la guerre contre le fléau du fondamentalisme islamiste n’a pas commencé, il est urgent maintenant de la déclarer.’’ Bien que l’enquête n’ait pas encore confirmé les motifs exacts de cet attentat, Marie Le Pen ne s’est pas gênée de déclarer que : ‘’ nous l’engagerons [cette guerre] vraiment en mettant en place une série de mesures que j’ai déjà détaillées et sur lesquelles j’aurai l’occasion de revenir, qui visent à s’attaquer à la source du phénomène [principalement, le rapatriement des Maghrébins].’’
Une Tunisie encore à l’affiche
Au lendemain de la tragédie, médias du monde et réseaux sociaux se partagent la triste nouvelle, avec presque un titre commun : « Un Tunisien auteur de cette attaque ». Manifestement, c’est la France qui vit ce drame et la Tunisie qui va en payer le prix, encore une fois. En essayant de remédier en pleine saison à sa crise touristique provoquée déjà par les attentats du Bardo et de Sousse, la Tunisie subit la dégradation de son image de marque, et le déclin de son secteur clé, sans savoir comment y mettre fin. Trahis par ses propres enfants, les leaders devraient songer à mettre en place une cellule de crise, à l’image de la France, afin de faire face à ce phénomène, car il y va de l’image de marque du pays et surtout de la réputation des ressortissants tunisiens qui sont hélas au plus bas à l’échelle planétaire.
Le pire est à venir !
Après cet attentat, à l’instar des autres attentats qui ont touché la Turquie, l’Irak et l’Arabie saoudite, il est à craindre d’autres scénarios beaucoup plus meurtriers que celui du 14 juillet, soient en préparation, dans un sursaut rageur provoqué surtout par l’affaiblissement et le déclin de l’État islamique en Syrie.
Désespérés de voir leur rêve d’ un « État islamique » pérenne fondre comme neige au soleil, les mercenaires de Daesh, qui se comptent par dizaines de milliers, vont tenter de retourner dans leurs pays d’origine, avec une plus grande expertise dans le combat et plus radicalisés et vindicatifs que jamais. L’heure est grave et les mesures à prendre sont nombreuses pour la Tunisie qui devra gérer, sans droit à l’erreur, le retour en masse des djihadistes dépités par la fin de leur État idyllique.
Faut-il rappeler que le nombre du bataillon tunisien en Syrie et en Irak dépasse les 3000 combattants, identifiés comme étant les plus féroces et les plus sanguinaires. À la lumière de ces données, sommes-nous prêts et bien équipés pour affronter les prochaines échéances ? Il faut l’espérer.