- Depuis samedi dernier, les députés de l’ARP ont été appelés à se prononcer sur la motion de défiance au gouvernement, qui, au final, a été confirmée par le vote. Sans surprise et comme attendu, le gouvernement Essid est démissionnaire, il aura comme unique tâche la gestion des affaires courantes.
Avec 118 députés ayant refusé le renouvellement de la confiance au gouvernement Essid, 3 ayant voté pour, et 27 abstentions, la question demeure sur le prochain profil du chef du gouvernement : sera-t-il un technocrate, partisan, ou un personnage indépendant ? Sur cette interrogation, les avis sont divergents.
Que dit la Constitution, qui a le droit de proposer un nom ? D’après l’article 98, c’est au Président de la République de désigner le Chef du gouvernement : « La démission du Chef du gouvernement est considérée comme étant celle du gouvernement entier. La démission est présentée par écrit au Président de la République qui en informe le président de l’Assemblée des représentants du peuple. Le Chef du gouvernement peut solliciter de l’Assemblée des représentants du peuple un vote de confiance quant à la poursuite par le gouvernement de ses activités, le vote se faisant à la majorité absolue des membres de l’Assemblée des représentants du peuple. Si l’Assemblée ne renouvelle pas la confiance accordée au gouvernement, celui-ci est considéré démissionnaire. »
Pour Hela Omrane, députée du parti Nidaa tounes, il est clair que la décision revient au Président de la République comme l’indique la Constitution, affirme-t-elle, en poursuivant: « Nous sommes à une étape décisive du processus de transition démocratique. Nous ne sommes plus au stade qui voudrait que le chef du gouvernement soit issu du parti vainqueur. La priorité actuelle, c’est la sortie de la crise que vit le pays en ce moment, sur le plan économique, social et politique. Il faut du courage, mais aussi des solutions urgentes ».
« D’ailleurs, je pense que le président fera le bon choix de désigner la personnalité la plus apte à gouverner », ajoute-t-elle.
Interrogée sur les noms pressentis, comme Slim Chaker, ou encore Néji Jalloul, elle a répondu : « Ce ne sont que des noms. Il n’y a rien d’officiel . Cela dit, aucune réunion ni du bureau politique, ni du bureau exécutif n’a proposé de noms »
Elle conclut : « A mon avis, il ne sera pas issu ni des partis au pouvoir, ni vainqueur des élections législatives ».
Les tractations partisanes de l’après- Habib Essid sont d’ores et déjà engagées. Connaîtra-t-on le nom du futur chef du gouvernement dans quelques jours ?