A J-3, l’ARP devra valider, le 26 août, par un oui ou par un non la composition du gouvernement Chahed.
Dans une ambiance très tendue, certains partis politiques n’ont pas attendu longtemps pour sortir de leur silence, tel Afek Tounes. Quant au parti Ennahdha, aux dernières nouvelles, ils seraient 24 députés à ne pas vouloir se présenter à l’ARP. Eux aussi ont émis quelques réserves par rapport à certains noms comme ceux de Samir Taïeb et Abid Briki. Pour eux, il s’agit d’un conflit idéologique, autrement dit une incompatibilité à gouverner ensemble.
Après Afek Tounes, Ennahdha, c’est au tour du parti Nidaa Tounes de se prononcer. Va-t-il donner un chèque en blanc au gouvernement Chahed, ou compte-t-il émettre lui aussi des réserves?
Cela dit, « les dés ne sont pas encore jetés », affirme Héla Omrane, députée du parti Nidaa Tounes. Elle explique : « Pour l’instant, nous n’avons pris aucune décision finale, il n’y a pas eu de vote. Mais ce que je peux affirmer, c’est que plus de 50% des députés soutiennent le gouvernement Chahed, contrairement à quelques uns. »
Et d’ajouter : « Il est vrai que des députés de Nidaa Tounes ont émis quelques réserves par rapport à certaines nominations. Certains estiment que Majdoline Cherni n’est pas à sa place au ministère de la Jeunesse et des Sports. D’autres veulent changer le ministre de l’Intérieur, même si je ne partage pas leur avis, car jusqu’ici nous avons vu une nette amélioration sécuritaire dans l’ensemble du pays et je ne vois pas l’intérêt de le changer. Heureusement, ce n’est pas l’avis de l’unanimité. Il y a certains députés parlent au nom du parti sans y avoir été autorisés, cela n’engage qu’eux-mêmes. »
Interrogé sur la démission de quelques uns, elle a démenti cette rumeur, qui selon elle est infondée, en soulignant : « Jusqu’ici, nous n’avons reçu aucune démission officielle. A mon avis, ce ne sont que des pressions de la part de certains parce qu’ils se voient déjà aptes à occuper des postes de ministres, ou qu’ils veulent voir d’autres noms à ces postes. D’ailleurs, le directeur du bureau exécutif a démenti une telle rumeur. Je pense que ce ne sont que des paroles en l’air. Mais je le redis encore une fois, en tant que parti, nous soutenons le gouvernement Chahed et puis d’ici vendredi nous y verrons plus clair. »
Quant à la composition du gouvernement Chahed, elle se dit satisfaite, parce qu’elle englobe les six partis. « Aujourd’hui, le paysage politique ne devrait pas être limité à un ou à deux partis. Il faut qu’on arrive à cohabiter ensemble et non à faire du chacun pour soi ; d’ailleurs pourquoi a-t-on qualifié ce gouvernement d’union nationale ? Dans ce cas de figure, nous aurions pu annoncer un gouvernement de minorité. »
Elle conclut : « Nous nous trouvons face à de grands défis tels que la lutte contre le terrorisme, la lutte contre la corruption, la remise en marche de l’administration, et nous devons saisir notre dernière chance si nous voulons réussir. Or si nous n’arrivons pas à coordonner ensemble, ce sera un échec. »