Alors que des affrontements opposaient encore à l’aube les forces de l’ordre à des terroristes, ce mercredi 31 août, à Hay el Karma dans le gouvernorat de Kasserine, après l’attaque meurtrière perpétrée contre trois soldats, quels enseignements pouvons-nous tirer de ce nouvel épisode de violence?
Cela fait plus de cinq ans que le pays est confronté à des attaques qui changent d’ampleur. Cette année 2016 a été marquée par des attaques inédites, dont la dernière en date où des terroristes ont voulu s’emparer de la ville de Hay el Karma, entourée par les trois monts de Chambi, Salloum et Semama.
Si leur plan a échoué, c’est grâce tout d’abord à la vigilance des forces sécuritaires et de l’armée, sur le pied de guerre, qui ont réussi à abattre deux terroristes considérés comme très dangereux. Mais également grâce à la résistance des habitants de la région, hostiles à leurs desseins.
« Il s’agit d’une grande réussite de nos forces armées et militaires, à quelques heures de l’attaque du Mont Semama », affirme Bassel Torjman, expert en groupes terroristes dans le Grand Maghreb.
Selon lui, les autorités ont été très réactives. Elles ont prouvé qu’elles sont dans l’action et dans la réaction. Et cette grande opération aura un impact positif auprès de l’opinion publique. Elle démontre d’une efficacité sur le terrain, mais aussi au niveau du renseignement.
Cependant, de nombreuses questions se posent encore, comme le fait de savoir qui facilite le déplacement des terroristes?
Pour Bassel Torjman, une des réponses passe par l’éducation de la jeunesse à la culture de la vie, en mettant par exemple à la disposition des jeunes de ces régions des activités culturelles, sportives, et autres qui combleront le vide existant et qui feront barrière à ceux qui essaient par tous les moyens de les embrigader.