A l’issue de l’adoption de l’initiative du député Fabio Massimo Castaldo par 596 voix au sein du Parlement européen (PE), portant sur un «Plan Marshall» et l’octroi d’une aide macro-financière, la Tunisie bénéficiera d’une enveloppe de 500 millions d’euros, soit environ 1,235 milliard de dinars, en prêts à taux bonifié.
S’inscrivant dans le cadre de la consolidation de la démocratie en Tunisie et son développement économique et social, les députés ont mis l’accent sur l’importance de mettre en œuvre des réformes pour stimuler l’emploi et parvenir à une croissance durable, de respecter les droits de l’Homme, ainsi que de relancer le processus d’intégration dans le cadre de l’Union du Maghreb Arabe.
Parmi les mesures urgentes figurent les réformes politiques et institutionnelles. Dans ce sens, un double enjeu s’impose, à savoir la consolidation de la stabilité dans un contexte régional fragile et le renforcement de la démocratie. Les députés ont souligné l’importance d’impliquer pleinement le Parlement européen dans l’évaluation des besoins de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
D’autre part, ils ont recommandé la mise en place des mesures en faveur de la réforme de l’administration publique, de la transition démocratique et du développement, de la responsabilisation des pouvoirs publics, du contrôle du respect des droits fondamentaux, de l’équilibre hommes/femmes dans le contexte de l’action publique, de l’intégration des jeunes dans la vie politique…
D’autres mesures sont préconisées, notamment en matière de lutte contre la torture, l’abolition de la peine de mort, la dépénalisation de l’homosexualité, la réforme du code de procédure pénale et du code pénal pour défendre la liberté d’expression et la presse ainsi que la liberté d’expression en ligne…
Dans le même contexte, la mise en place d’une mission d’observation de l’UE dans le cadre de l’organisation d’élections locales a été également recommandée par les députés.
Volet développement économique et social, les députés ont recommandé de renforcer l’aide apportée par l’UE à la Tunisie au titre de l’instrument européen de voisinage ainsi que de coordonner l’aide internationale en faveur de la Tunisie, pour bénéficier du soutien européen, créer des emplois dans différents secteurs d’activités, lutter contre le chômage, notamment chez les jeunes et réformer l’éducation…
D’autres réformes s’imposent en faveur d’un développement économique solidaire, de lutte contre la corruption, de conversion de la dette tunisienne en projets d’investissement, de la réduction des inégalités régionales, de soutien des PME…
Les députés ont, toutefois, encouragé la mise en place de projets de coopération avec les autres pays de l’Afrique du Nord, visant l’intégration socio-économique de la région dans une perspective de développement durable.
Côté sécurité, les députés ont appelé le gouvernement d’union nationale à définir une stratégie pour gérer le retour des combattants étrangers et lutter contre le terrorisme tout en respectant les droits de l’Homme.
S’agissant des mesures en matière de mobilité, recherche, éducation et culture, les députés ont encouragé l’UE à signer des partenariats pour la mobilité avec les pays du voisinage afin d’assouplir les procédures en matière de visas et élaborer des dispositifs de migration circulaire.
Au final, ils encouragent la participation de la Tunisie au programme-cadre Horizon 2020, le développement des échanges d’étudiants dans le cadre du programme ERASMUS+, le renforcement des partenariats entre les écoles, les universités et les centres de recherche, ou dans le secteur du sport et de la culture…