L’interminable brouille finira-t-elle à Nidaa Tounes? Il y a encore du chemin à parcourir témoignent un grand nombre de dirigeants du parti, présents hier, lors de la réunion du comité politique.
D’après Faouzi Elloumi, un des fondateurs du parti, l’intérêt de la réunion porte essentiellement sur une sortie de la crise et des solutions à trouver.
La crise à Nidaa Tounes n’est pas conjoncturelle, mais décisionnelle. Quand Hafedh Caïd Essebsi, le directeur exécutif, fait des propositions, sans consulter aucun des membres des deux comités, politique et exécutif qui sont les plus hautes instances, il y a urgence à agir.
M. Elloumi explique : « Même si certains ont crié à une manœuvre putschiste, et on le comprend, il va falloir aller vers l’union du parti. Car nous savons tous qu’un parti non uni perd les élections. C’est pour cette raison que nous avons lancé un appel, afin que chacun prenne sa part de responsabilité, sous une direction collégiale, dans le but de préparer le prochain congrès de mars 2017 ».
Evoquant la désignation du chef du gouvernement Youssef Chahed comme président du comité politique, Faouzi Elloumi estime qu’il s’agit d’une très grave erreur de cumuler deux fonctions qui sont totalement incompatibles. Et de poursuivre: « Nous avions décidé depuis longtemps que toute personne qui occupe une fonction ministérielle ne peut pas occuper une fonction de direction. D’ailleurs, nous avons l’exemple type de Mohamed Ennaceur, président de l’ARP et qui s’est désisté de son poste du président du parti, idem pour Taieb Baccouche. Et je vois difficilement comment Youssef Chahed compte faire. »
Selon lui, c’est une ligne rouge à ne pas franchir car le non-cumul des fonctions est la règle. Il affirme dans ce contexte: « Si notre ami Youssef Chahed veut avoir un poste de direction au sein du parti, il faudrait qu’il démissionne de son poste de chef du gouvernement. Mais on ne sait jamais, peut-être est-il intéressé par la présidence. »
De son côté, Boujemaa Remili a souligné que la crise à Nidaa Tounes date du meeting de Sousse, mais qu’aujourd’hui elle prend une nouvelle tournure, depuis que le directeur exécutif, Hafedh Caïd Essebsi, a voulu s’emparer du parti.
Il renchérit: « On ne peut pas gérer un parti de cette façon. Quant au souhait de certains de vouloir démissionner, la démission n’est jamais une solution. J’ajouterais que le parti appartient à tous les Tunisiens, aux nidéistes et non et n’est la propriété de personne. »
Notons qu’onze membres étaient présents à cette réunion: Faouzi Elloumi, Ridha Belhaj, Moncef Sellami, Khemaies Ksila, Boujemaa Remili, Faouzi Maaouia, Naceur Chwaikh, Ismail Ben Mahmoud, Sofiene Toubel, Imed Oueld Jbril, Ramzi Khemaies.