Afin de décortiquer les différents éléments qui doivent aboutir à la présentation d’un meilleur produit d’assurances et au meilleur coût, la deuxième journée de l’agent d’assurances placée sur le thème «Bien servir l’assuré», est organisée aujourd’hui, par la Chambre nationale syndicale des agents d’assurances de Tunisie, en présence de Mohammed Dkhili, Directeur Général de GAT Assurances, Hafedh Gharbi, président du Comité général des assurances (CGA) , Mohamed Acheb, président de la chambre ainsi que des chefs d’entreprises d’assurances et des représentants des médias.
En marge de la première conférence de cette journée intitulée «Quel environnement juridique et technique pour satisfaire l’assuré?», Hafedh Gharbi est revenu sur les chiffres clés du marché des assurances en Tunisie.
A cet égard, il a indiqué qu’en 2016, 22 entreprises d’assurances résidentes opèrent dans ce secteur. Le réseau classique des intermédiaires est composé de 1133 avec 990 agents d’assurances (AA), 66 courtiers et 77 producteurs vie.
Au terme de l’année 2015, le secteur des assurances a enregistré un chiffre d’affaires de l’ordre de 1680 MDT, avec un taux de pénétration de 2% contre une moyenne mondiale de 6.2% et une densité (production d’assurances rapportée à la population totale) de 150 DT (67$) contre 662$ au niveau mondial.
Ainsi, le secteur a affiché des provisions techniques de 3580 MDT, des indemnisations de 944 MDT, des placements de 4105 MDT et un résultat net estimé à 188 MDT.
De ce fait, le secteur des assurances n’est pas, selon ses dires, un secteur aussi profitable, et ce, vu les difficultés rencontrées.
Pour améliorer ce secteur, M. Gharbi a été interrogé sur le programme de réformes. Il a déclaré, dans ce sens, que ce projet est axé sur l’instauration à fin 2016 d’une centrale de risque qui réunit toutes les entreprises d’assurances pour améliorer la prise de conscience des assurés, le renforcement des moyens de contrôle des entreprises d’assurances et des agents via l’autorité autonome (CGA) tout en préservant les droits des assurés et veillant à la solvabilité financière des compagnies d’assurances, l’instauration d’une fusion des compagnies d’assurances pour diminuer le nombre d’acteurs dans une petite économie comme la Tunisie, et l’instauration des champions nationaux tel que le Maroc.
Quant aux réformes engagées concernant le métier d’AA, M. Gharbi a affirmé que vu l’importance du rôle que joue le réseau de distribution des produits d’assurances en général et celui des AA en particulier et vu le contexte de multidistribution où coexistent les banques et la poste en plus des courtiers sur un marché qui, loin d’être saturé et sous exploité ,notamment au niveau de certaines branches où le taux de bancarisation demeure faible et limité, et afin de développer ce créneau et de pallier aux insuffisances relevées, plusieurs mesures ont étés adoptées.
En 2015, le CGA a approuvé la révision du traité de nomination des AA qui prévoit la mise en exergue de l’importance allouée au facteur de la formation dispensée à l’AA ainsi qu’au personnel de l’agence, qui sont le vis-à-vis direct de l’assuré.
Courant cette année, le Collège du CGA a également approuvé un Code de déontologie des AA qui prévoit les différentes dispositions citées dans le cadre de la protection de l’assuré, qui reste la partie faible dans le contrat d’assurance qualifié comme un contrat d’adhésion.
Courant 2016/ 2017, le responsable a indiqué qu’une révision du Code des Assurances est en cours, visant un meilleur encadrement de l’activité. Cette révision est axée sur le relèvement de la capacité professionnelle requise pour la candidature à l’agrément d’AA, l’instauration du principe de gestion du conflit d’intérêt en énumérant un certain nombre de fonctions présentant des incompatibilités; l’instauration de l’obligation de souscrire un contrat d’assurances couvrant la responsabilité civile de l’agent, et donc asseoir une sorte de solvabilité, l’instauration du principe de renouvellement de l’agrément afin de pouvoir mieux suivre et encadrer le niveau de fonctionnement de l’agent, en le basant sur l’obligation d’avoir suivi une formation/recyclage lui permettant d’être au diapason des actualités juridiques, techniques et commerciales.
Elle est ainsi basée sur la mise en place d’un arsenal juridique basé sur le devoir d’information envers l’assuré, de transparence et de professionnalisme, prévision d’un reporting à l’intention du CGA permettant la mise en exergue de la satisfaction de l’assuré.
En conclusion, le responsable a souligné qu’il est évident que la politique des assureurs doit se recentrer sur la satisfaction du client. Désormais, tous les moyens disponibles sont cumulés pour essayer de satisfaire les exigences des assurés. Ça ne doit plus être un problème pour les AA de partager leurs assurés si c’est pour leur offrir le meilleur service possible.