La Banque africaine de développement (BAD), représentée par Jacob Kolster, directeur régional, et le gouvernement tunisien, représenté par le ministre de l’Investissement et de la Coopération internationale, Fadhel Abdelkeffi, ont signé, aujourd’hui 8 novembre, au siège du ministère un accord de prêt relatif au programme d’appui au développement régional inclusif (PADRI) d’un montant total de 180 millions d’euros soit 437 MDT.
Le taux d’intérêt du prêt est de l’ordre de 0,4% et la période de remboursement s’étale sur 20 ans y compris 5 ans de grâce.
L’objectif principal du programme d’appui global au budget est d’accompagner les réformes majeures initiées par le gouvernement en vue de stimuler le développement régional et local à travers la relance de l’investissement, l’inclusion sociale et la promotion de la gouvernance locale.
Jacob Kolster a indiqué, lors de la cérémonie, qu’il s’agit du deuxième prêt accordé par la BAD à la Tunisie en 2016 (le premier a été signé en date du 14 juillet et porte sur la modernisat-ion du secteur financier 2016-2017 d’un montant de 268 millions d’euros).
Le directeur régional de la BAD a indiqué qu’avec ce deuxième prêt, le concours de la BAD au titre des appuis budgétaires de 2016 atteint 448 millions d’euros.
Par ailleurs, le directeur régional de la BAD est revenu sur la relation de la Tunisie avec la BAD et ce depuis 2011. La BAD a financé trois programmes de réformes : en premier lieu, le programme d’appui à la gouvernance et au développement inclusif (PAGDI) en 2011 à hauteur de 457 millions d’euros. En deuxième lieu, le Programme d’appui à la relance économique et au développement inclusif (PARDI) en 2012 à hauteur de 387 millions d’euros et enfin, le Programme d’appui au développement régional et à la création d’emplois (PADRCE) en 2015 à hauteur de 183 millions d’euros.
Tout en estimant que ces programmes ont donné des apports ponctuels à la demande sociale émanant de la révolution, « ces interventions ne sont toutefois pas suffisantes pour réduire significativement les disparités régionales et le chômage des jeunes d’où l’urgence pour le gouvernement d’accélérer les réformes et de réduire substantiellement les inégalités régionales », a-t-il fait remarquer.
Le montant du prêt servira, selon Jacob Kolster, à l’amélioration de l’inclusion économique de seize gouvernorats prioritaires et cela à travers la création des conditions nécessaires au décollage économique. Les gouvernorats visés sont : Jendouba, Kasserine, Kairouan, Siliana, Sidi Bouzid , le Kef, Tataouine, Béjà, Gafsa, Médenine, Mahdia, Gabes, Kébili, Zaghouan, Tozeur et Bizerte.
Le deuxième tronc d’intervention du prêt se réfère au développement des ressources humaines et à la réduction des inégalités sociales dans les régions prioritaires, et ce, à travers l’accès inclusif aux services de santé, d’éducation et de protection sociale de qualité et de proximité, à l’amélioration de l’efficacité des dispositifs d’encadrement des jeunes chercheurs d’emploi et au renforcement des filets de protection sociale. Des dispositifs d’autonomisation de la femme rurale dans les régions prioritairesseront également mis en place.
Enfin, ce prêt vise également l’instauration du processus de la décentralisation et des bases de la gouvernance locale et régionale.
Avec cette signature la BAD porte le montant de son engagement net en Tunisie à environ 1.55 milliard d’Unité de Compte soit 1.95 milliard d’euros correspondant à 4,8 milliards de dinars tunisiens. « Le portefeuille comporte 48 opérations avec un taux de décaissement moyen de 45% », indique-t-il.
La Tunisie est l’un des membres fondateurs de la BAD depuis 1964. En effet, les opérations de prêt ont commencé depuis 1968 « au moment où je vous parle la banque a financé plus de 147 projets totalisant 5.9 milliards d’Unité de Compte, soit 18.3 milliards de dinars tunisiens, équivalent à 7,4 milliards d’euros », indique-t-il
De son côté, le ministre du Développement et de la Coopération internationale s’est félicité de la cérémonie. Il a indiqué que le taux d’intérêt de ce prêt est un taux préférentiel et d’indiquer que la discrimination positive, l’inclusion et le développement régional ne doivent pas rester lettre morte.
Répondant à une question relative à l’endettement, le ministre a indiqué que le taux préférentiel du prêt n’alourdira pas l’endettement tunisien.