L’homme a souvent tendance à croire qu’en allant loin dans le développement des technologies, il sera possible pour lui de se passer des « services » apportés par la nature, or celle-ci le ramène souvent à l’ordre. Un récent rapport estime qu’avec la menace d’extinction des pollinisateurs, près de 1.4 milliard d’emplois pourraient être menacés, à travers le monde.
Ces résultats émanent d’un rapport publié dans la revue Nature, basé sur les conclusions d’études sur le sujet, synthétisées par des chercheurs de l’Université de Reading (Royaume-Uni) .
On entend par pollinisateurs , toutes sortes d’animaux et d’insectes, particulièrement les hyménoptères (abeilles), qui, en butinant les fleurs pour se nourrir, et grâce à leur déplacement d’une fleur à une autre , transportent des grains de pollen, assurant de ce fait la reproduction des plantes.
Même si leur contribution n’est pas vraiment perceptible, les pollinisateurs offrent un large éventail d’avantages à la société, en termes de contribution à la sécurité alimentaire, de moyens de subsistance des agriculteurs et d’apiculteurs, ainsi qu’en termes de maintien de la biodiversité et de la stabilité des écosystèmes.
Seulement avec les méthodes récentes introduites par l’homme dans le domaine de l’agriculture, dont notamment l’agriculture intensive, l’utilisation massive de pesticides et les cultures génétiquement modifiées, mais aussi les changements climatiques , les pollinisateurs sont confrontés à de nombreuses menaces, dont la plus grande est leur extinction.
Leur déclin est en cours et la communauté scientifique s’en alarme, mais elle souligne cependant qu’il existe de nombreuses mesures efficaces à la fois politiques et logistiques pouvant être mises en œuvre, pour protéger les pollinisateurs et soutenir leur contribution dans le domaine de l’agriculture.
L’enjeu est de taille car en effet : « L’agriculture emploie 1,4 milliard de personnes, soit environ un tiers des actifs dans le monde », selon l’étude. En cas d’extinction des pollinisateurs, la culture d’arbres fruitiers, de semences, des fruits à coque et des productions à forte valeur ajoutée comme le café ou le cacao, sera particulièrement touchée. Et en toute évidence cela impactera négativement les communautés rurales pauvres, dont 70% ont pour principale source de revenus et d’emplois, l’agriculture.
Seulement les conséquences ne se limitent pas en termes d’emploi, et pourraient avoir des répercussions sur le plan sanitaire, les cultures qui dépendent des pollinisateurs étant essentielles pour l’équilibre alimentaire humain. L’extinction des pollinisateurs engendrerait une recrudescence substantielle de maladies, générant environ 1,4 million de décès supplémentaires chaque année, selon les conclusions des scientifiques.
Est-il si difficile de ne pas abuser des pesticides , de planter des fleurs entre les semences ou d’instaurer plus de zones de jachère fleuries, ce qui permettrait de sauvegarder cette biodiversité ? Il serait urgent de miser sur un développement responsable et durable, car quelles que soient les méthodes utilisées par l’homme, elles seraient inefficaces si son environnement est détruit.