Depuis des années, le secteur du transport public a connu une grande dégradation de la qualité des services. Alors qu’il s’agit d’un secteur vital, il passe par une crise structurelle.
Mais pour comprendre les enjeux du secteur du transport public, il va falloir faire un état des lieux exhaustif. D’où l’intérêt de la création du Livre blanc du transport. C’est en partie l’objectif de la conférence d’aujourd’hui organisée au siège du ministère en présence de quelques représentants de la Banque mondiale.
Le secteur du transport public contribue à travers ses divers modes (routier, ferroviaire, etc.) à l’économie du pays. Sassi Hammemi, secrétaire général au ministère du Transport, a souligné que si la qualité du service s’est dégradée, cela revient en partie au déficit de l’offre collective qui a baissé de 25% ( 4000 bus en 2010 à 2900 autobus en 2015).
Mais pour y remédier, il va falloir un plan stratégique. Dans ce contexte, il déclare: “Nous pensons à renforcer le transport ferroviaire, en particulier avec le grand projet RFR (Réseau ferroviaire rapide), un mode de transport révolutionnaire avec zéro retard. Sa mise en exploitation est prévue pour octobre 2018”.
Par ailleurs, le livre blanc définit les orientations stratégiques du transport. Comme il prévoit un diagnostic sur les études réalisées durant les dix dernières années, faites par des experts, en collaboration avec la Banque mondiale. Quant aux propositions, elles sont au nombre de dix, parmi lesquelles :
- Sur le plan logistique: accélérer la mise en oeuvre pour stabiliser le système logistique national,
- Le développement des plate-formes d’échanges entre les différents modes de transport sur l’ensemble du territoire, notamment des gares multimodales entre les chemins de fer, les routes et les ports
- L’amélioration de la performance au niveau des ports de Radès,
- L’amélioration du mode de fonctionnement des entreprises publiques placées sous tutelle du ministère du Transport passant du mode contrôle a priori vers un mode a posteriori.
- La mise en place d’un plan d’action sur la gestion de la sécurité routière
- La promotion du rôle de la société nationale des chemins de fer dans le transport.
Sur un autre point, l’attention particulière sera accordée aux régions de l’intérieur dans le transport rural, en mettant en oeuvre un plan de désenclavement des régions défavorisées avec un programme national, a fait savoir M. Hammami.
Evoquant le cas de la situation financière des société régionales qui s’est améliorée, il a souligné que le programme a permis d’acquérir 600 autobus usagés et 326 véhicules neufs tout en précisant qu’un contrat vient d’être signé portant sur 1608 autobus neufs.
De son côté, Eileen Murray, responsable du bureau de la Banque mondiale en Tunisie, a indiqué qu’un plan est en train d’être mis à exécution relatif à la formation des plates-formes logistiques ainsi que des recommandations dans le cadre du plan quinquennal, quant à la nouvelle stratégie de partenariat 2016-2020. Elle souligne: “ Nous continuerons à travailler ensemble, comme nous encourageons la mise en place d’un partenariat public – privé dans ce secteur”.
Interrogée sur la contribution de la Banque mondiale au plan quinquennal 2016-2020, côté chiffres, elle a répondu que le montant s’élève à 5 milliards de dollars par an et pour tous secteurs confondus.
Elle conclut : “Nous attendons la présentation du livre blanc pour définir des projets dans les régions de l’intérieur. Leur lancement sera en 2017.”