Pollution de l’air, du sol, de l’eau sont les nuisances du moment qui interpellent la conscience de tout un chacun car il s’agit également d’une question de santé publique aussi bien à l’échelle nationale qu’ internationale.
Les Tunisiens sont aujourd’hui conscients de l’importance des problèmes environnementaux. C’est dans ce cadre que la fondation allemande Heinrich Böll en partenariat avec le bureau d’études « One to One » pour les recherches et sondages ont organisé un sondage sur la situation environnementale en Tunisie. Le sondage a montré que sept Tunisiens sur dix considèrent que la question environnementale les concernent au premier degré ou à un moindre degré.
80% des Tunisiens sont favorables à imposer une amende à toute personne qui jette des déchets dans l’espace public, alors que 7 Tunisiens sur 10 soutiennent l’interdiction des sacs en plastique. Pour Wafa Ben Haj Omar, Program coordinator, l’objectif du sondage est d’informer l’opinion de notre politique d’avenir.
Dans le même contexte, le Tunisien se déclare prêt à changer ses habitudes de consommation pour l’intérêt des générations futures (7 sur 10 Tunisiens) et « qu’il est prêt à payer plus de taxes pour plus de propreté dans sa zone d’habitation », nous confie Wafa Ben Haj Omar. C’est dire à quel point le Tunisien est concerné par la situation environnementale qui se dégrade de plus en plus à ses yeux, pointant du doigt la responsabilité des municipalités et celle du citoyen au premier chef.
Simon Ilse, Program coordinator de la fondation Heinrich Böll Stiftung, soutient que pour résoudre le problème, « il faudrait sensibiliser davantage, en commençant par l’école et dès l’enfance ». Et de poursuivre: « Nous avons travaillé sur plusieurs programmes parmi lesquels le projet eco-citoyen qui a démarré en octobre 2016 ».
Il ajoute: « Pour l’instant le résultat n’y est pas encore , c’est dans quelques années qu’on pourra constater moins de déchets ménagers, et l’aménagement de la zone verte dans les régions ».
Evoquant l’interdiction des sacs en plastique, il a répondu que quels que soient la loi ou le décret qui seront adoptés, il faudra toujours prévoir un temps d’adaptation et plusieurs campagnes de sensibilisation car changer les habitudes des gens n’est pas une mince affaire, soutient-il.
Pour autant, malgré la dégradation de la situation écologique en Tunisie, les problèmes environnementaux ne semblent pas préoccuper le citoyen tunisien outre mesure. Ce dernier a-t-il conscience des méfaits de cette dégradation sur sa santé ? Vu son comportement, il est permis d’en douter.