L’Union syndicale des travailleurs tunisiens est le dernier arrivé sur la scène syndicale. Le comité constitutif de l’union a tenu une conférence de presse aujourd’hui, 24 décembre à Tunis pour parler de son programme et de ses principes.
Présidé par son secrétaire général Abdelaziz Zouari, le comité constitutif mènera l’union pour une période d’une année avant la tenue du premier congrès où se dérouleront les premières élections pour choisir le bureau exécutif de l’Union. l’union a vu le jour le 17 novembre 2016 et a été publié au JORT le 8 décembre 2016.
Ce groupe de syndicalistes, auparavant affilié à l’Union des Travailleurs de Tunisie (UTT), est déterminé à s’imposer sur la scène syndicale. Abdelaziz Zouari a indiqué que le groupe veut concrétiser le principe de la pluralité syndicale tel qu’il a été mentionné dans la Constitution de 2014 et de juger que ce principe pour le moment n’existe que sur le papier, regrette-t-il. Par ailleurs, il a fait savoir que sur les deux millions de travailleurs en Tunisie, 20% sont encadrés uniquement par des syndicats et la nécessité s’impose pour encadrer les 80% d’ouvriers restants.
Hssan Kanzari, secrétaire général adjoint chargé du règlement intérieur, abonde dans le même sens et déclare : » A l’instar du vent de liberté qui a soufflé sur le pays, ce même vent porte en lui les germes de la pluralité syndicale » . Pour lui, plusieurs fonctionnaires et employés sont encore privés du droit de faire un choix pour un syndicat qui les représente réellement.
Interpellé par leconomistemaghrebin.com sur les projets de l’Union, Abdelaziz Zouari a affirmé que le 1er janvier 2017 connaîtra l’ouverture du premier bureau régional de la Centrale syndicale. Un autre bureau sera ouvert dans le gouvernorat de Tataouine. Tout en affirmant que le droit à la grève est un droit mentionné dans la Constitution, il ne faudrait pas l’utiliser à tort et à travers, d’après notre interlocuteur.
Sur un autre volet l’un des secrétaires généraux a affirmé lors de son intervention que le nouveau mouvement syndical aura sa valeur ajoutée sur la scène syndicale tunisienne. Cet intervenant à tenu à rappeler que les membres constitutifs de l’union ont déjà appris les valeurs syndicales au sein de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) « mais à cet époque là on n’avait pas le choix étant donné qu’il n’y avait qu’une seule organisation syndicale » justifie-t-il. « Si on était pas sûr et certain de pouvoir réussir et s’affirmer, on n’aurait jamais lancé cette initiative » continue-t-il.
Les intervenants estiment que l’Union syndicale n’est pas politisée et n’appartient à aucun mouvement politique, « bien que nous soyons tolérants à propos des convictions de chaque citoyen », conclut-il.