Les différents épisodes de l’histoire arabe, lui ont donné ses configurations successives. La continuité fut souvent remise en question, enrichie, dirais-je, par des ruptures, qui marquent ses repères.
La succession de dominations dut s’accommoder des actes libérateurs de la dynamique interne : contestations populaires, résistances à l’occupation, rejet du despotisme et des velléités hégémoniques, émergence de volontés de renouveau, repli nostalgique et sa contestation.
Rupture historique décisive, le « Printemps arabe » fut une révolution pour le mieux. Il mit à son ordre du jour, l’abolition du pouvoir autoritaire, la justice sociale, sinon la libération des « damnés de la terre » et devait définir les attentes sociopolitiques.
Retour du pendule, à l’exception de la Tunisie et de l’Egypte, le mouvement de libération subit, sous l’effet de l’intervention externe, des dérivations dangereuses, instituant des guerres civiles, des luttes d’extermination pseudo-religieuses, annonçant une implosion des Etats et provoquant un arrêt global de développement.
2016 qui marque l’apogée de la crise existentielle arabe, fut l’année des ‘‘extrêmes’’. Ce fut l’heure de la vérité. Elle provoqua une prise de conscience, d’un nécessaire retour aux normes. L’évolution des rapports de forces annonce des sorties de crises, qui devaient être confortées par une réhabilitation de la citoyenneté, imposant ses vues, aux jeux de rôles, favorables aux dérives. Les guerres en Syrie, en Irak, au Yémen et en Libye se termineront, certes, dans un proche avenir.
Mais les guerres finissent-elles réellement ? Comment mettre fin aux crises et restaurer de meilleures conditions de vie ? Comment faire échec au projet du « grand Moyen-Orient », relayé par « la stratégie du chao » engagée par des relais de l’Establishment international ?
L’opinion arabe est passée, suite aux épreuves, de « l’imaginaire de la promotion citoyenne » à « l’imaginaire de la catastrophe ». Partout, les nouveaux dirigeants ont occulté les attentes des acteurs. Nouveau diagnostic, du « freinage » de la promotion sociopolitique, il faudrait approfondir la démocratie, autrement dit, opter pour une démocratie plus participative.
Une réinterprétation à l’appui des valeurs et des normes démocratiques devrait enrichir les nouvelles gouvernances.