Nous venons d’apprendre que l’association Architectes Citoyens tiendra une conférence de presse et ce pour, entre autres, tirer la sonnette d’alarme sur «les dangers d’une gestion du territoire national sans une vraie politique préétablie d’aménagement et les graves conséquences qui en découlent ».
D’ailleurs, l’association ne manquera pas de présenter sa stratégie pour la riposte, qui commencera par un rassemblement citoyen, le jeudi 12 janvier à partir de 13h, devant le siège du ministère de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire.
Ainsi, trois raisons poussent l’association à agir. Tout d’abord, elle considère que le projet de Code de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme et de la construction proposé par le ministère n’est pas cohérent. Il ne répondrait pas au niveau d’attentes exigées en matière de gouvernance et de politique d’aménagement du territoire fiable, laissant ainsi la réalité de l’anarchie imposer de facto ses lois.
La deuxième raison est relative à la souveraineté nationale. En effet, l’association considère qu’en l’absence d’un aménagement du territoire [qui n’est autre que la politique publique qui consiste à planifier et coordonner l’utilisation du sol, l’organisation du bâti et la répartition des équipements et des activités dans l’espace géographique- donc un outil pour exercer la souveraineté de l’Etat sur son territoire national-], l’investisseur étranger cherchera avant tout ses propres intérêts économiques et politiques.
Afin d’illustrer cette idée, l’association rappelle que le projet de port en eaux profondes revient sur le devant de la scène pour la énième fois, malgré ses impacts négatifs, aussi bien environnementaux que sociaux, qui ont bien été mis en évidence.
Quant à la dernière raison invoquée, elle est historique. L’association Architectes Citoyens a tenu à rappeler que l’histoire récente de la Tunisie enseigne qu’une mauvaise planification de son espace et une mauvaise gestion de ses ressources ont déjà abouti par le passé à des crises sociales violentes. Ce fut le cas en 1978, en 1984 et surtout en décembre 2010. « Aujourd’hui, certains Tunisiens font preuve de violence extrême et surtout organisée. Et le pays, qui a pu engendrer des milliers de terroristes, pourrait, si les conditions d’anarchie persistent, produire d’autres milliers qui choisiraient cette voie », met-elle en garde.