Lors de sa rencontre annuelle avec les représentants des médias, Tarek Chérif, président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie, a présenté les réalisations de l’année écoulée et la feuille de route de la Confédération pour l’année 2017 et exprimé sa position par rapport à la situation économique du pays.
Les priorités pour relancer l’économie tunisienne consistent, selon le président de la Conect, à moderniser le fonctionnement de l’administration tunisienne, accélérer le partenariat public privé et assainir les entreprises publiques.
« Aujourd’hui, l’administration est une véritable impasse. On ne peut pas continuer avec cette masse salariale. Il faut remodeler la configuration actuelle de l’administration tunisienne et une grande transformation des fonctionnaires pour être plus opérationnels, notamment dans les régions. Des efforts devraient être consentis pour préparer les ressources humaines. », a recommandé M. Chérif.
Quant au partenariat public privé, le président de la Conect n’a pas manqué de rappeler le rôle de ce partenariat dans le raccourcissement des délais d’exécution des projets et des investissements.
Evoquant les entreprises publiques, le président de la Conect croit plus que jamais nécessaire de les restructurer. Citant l’exemple du système bancaire, Tarek Chérif a même proposé d’alléger la participation de l’Etat dans certaines banques publiques à travers la Bourse, notamment les entreprises exerçant dans des secteurs concurrentiels. « Il faut consolider les fonds propres des banques tunisiennes. Cela pourrait beaucoup aider les PME tunisiennes à s’internationaliser et conquérir de nouveaux marchés », a-t-il recommandé.
Dans le même contexte, le président de la Conect a appelé à accélérer la mise en place de l’Instance du développement durable et des droits des générations futures, prévue par l’article 129 de la nouvelle Constitution tunisienne, qui est obligatoirement consultée sur les projets de loi relatifs aux questions économiques, sociales, environnementales, ainsi que sur le plan du développement. L’Instance peut donner son avis sur les questions se rapportant à son domaine de compétence.
Pour relancer l’économie tunisienne, M. Chérif a souligné que le renforcement de l’industrie tunisienne, le développement de l’agriculture, notamment la filière agricole dans les régions et le renforcement des atouts du tourisme et de l’artisanat tunisien n’ont jamais été aussi importants. « Malgré la gravité de la situation en 2016, la Tunisie est encore compétitive. Les PME tunisiennes ont montré une grande résilience face à la crise, mais il faut inverser la tendance », a-t-il affirmé.
Interrogé par leconomistemaghrebin.com sur l’impact de la contribution conjoncturelle exceptionnelle de 7.5% imposée par la loi de finances 2017, le président de la Conect a estimé qu’elle présente un double risque, à savoir la migration des entreprises vers le marché informel et la baisse des investissements. Celle-ci pourrait provoquer la hausse du chômage. « Continuer d’imposer cette contribution conjoncturelle exceptionnelle 2018 serait suicidaire ! », a-t-il alerté.
Réalisations en 2016 et plan d’action 2017 de la Conect International